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Bonjour,
Je relance ici la conversation initiée sous un autre post.
Comment avez-vous mis en place votre RSD en HDJ ?
Nous n'avons pas loisir de mettre fin à un accompagnement et nous nous devons de suivre les consignes médicales, mais qu'en est-il lorsque ces consignes vont à l'encontre des principes même de la RSD ?
C'est un problème que nous rencontrons souvent, notamment pour les SDRC et la volonté pluridisciplinaire de mobiliser.
De même quand dans le cadre d'une allodynie, la balnéothérapie est prescrite.
Notre position est alors difficile à tenir.
Comment fonctionnez vous dans vos différentes structures ?
Pour l'aspect plus positif, nous avons la possibilité de poursuivre la RSD même après la sortie du patient en rééducation "musculo-squelettique". 1x/semaine a condition d'avoir 2 (ou 3 bientôt) actes au PMSI.
Sur le plan administratif, il s'agit d'une entrée/sortie à chaque venue.
La journée HDJ nous pose quelques scrupules... nous souhaiterions passer à une consultation mais ne savons pas vraiment les règles en ce qui concerne la place du médecin, les cotations etc.
En tout cas voici un espace pour échanger sur le sujet.
Hâte de lire vos expériences.
Léa.
Réponses
J'avais tenté d'éclaircir ce sujet sans vraiment y arriver mais je sais que d'autres le font notamment dans le nord.
Ce que je peux te dire c'est qu'il existe des nomenclatures pour les consultations pluridisciplinaires. Si tu arrives à associer actes kiné ou d'une infirmiere de la douleur par exemple cela peut t'aider à améliorer la rentabilité car malheureusement c'est bien de cela qu'il s'agit. Il est vrai qu'une tarification à 23euros pour 1h pour mon cas ça ne faisait pas beaucoup.
Bonne chance. J'espère que tu trouveras des réponses plus précises grâce à nos collègues.
Maéva
Dans notre centre de rééducation à St Gobain dans l'Aisne, où nous sommes 2 RSDC, nous avons réussi à suivre les patients en HDJ uniquement pour la rééducation sensitive.
Il a été négocié que les prestations particulières ( comme la rééducation sensitive, la conduite automobile ou encore le positionnement au FR par exemple) pouvaient être acceptées en HDJ uniquement pour cela, car nous sommes les seuls à les proposer dans le département.
À chaque venue du patient, il n'y a donc que le code PMSI ergo mais cela ne pose pas problème à priori, cela se fait depuis plusieurs années ; pour ma part, je côte 2 codes " évaluation des troubles sensitifs chez un patient douloureux" et "gestion de la douleur".
Pour ce qui est des prescriptions, nous avons la chance que notre cadre ergo fasse partie de la cellule d'admission HDJ, les demandes y sont étudiées et s'il est question de douleurs neuropathiques, elle insiste pour que seul le bilan de rééducation sensitive soit prescrit dans un premier temps et c'est nous qui décidont suite au bilan si nous restons uniquement sur de la rééducation sensitive ou si les autres disciplines peuvent être débutées. Il n'y a donc plus de problème.
Nous sommes davantage gênées en hospitalisation complète où le patient a toutes les disciplines prescrites dès l'entrée, là, alors, il y aura de la négociation avec le médecin et les autres thérapeutes.
J'espère avoir été claire .
Belle journée.
Sabrina.
De notre côté, en Savoie, pendant quelques années, on a pu faire 1 seule prise en charge sur certaines semaines. Désormais, les 2 prises en charge sont vraiment indispensables. Au point que si une des 2 prises en charge du jour est annulée, la journée est annulé.
Nous associons donc nos prises en charge avec l'Ide douleur, l'activité physique adaptée, une kine qui fait de l'hypnose, de la kiné classique (qui va travailler sur d'autres zones), ou la psychologue. Cela permet déjà de résoudre le problème des 2 prises en charge pour pas mal de cas.
Nous réfléchissons par ailleurs à un groupe spécial douleurs neuro coanimé par ergo et psychologue, avez vous eu ce type d'expérience ?
Nous réfléchissons aussi à un nombre limité de places réservées à la rééducation sensitive afin de ne pas nous laisser submerger.
À partir du moment où le patient vient au moins une fois par semaine, le dossier reste ouvert.
Impatiente de lire vos partages d'expériences !
Bonne journée
Amphélise
Bonjour Amphelise, toutes et tous,
Un groupe spécialisé en douleurs neuro, coanimé par une ergo et une psychologue peut être une bonne idée, mais je l'imagine davantage au cas par cas, lié à la demande de l'ergo RSD.C qui se sent dépassé.e par l'aspect émotionnel, ou qui désire du moins une co-équipière pour l'épauler dans certains cas. Est-ce que toutes les ergothérapeutes souhaiteraient une telle mise en place?
Quant au temps d'écoute minimum par patient.e (ainsi qu'une certaine flexibilité dans l'horaire quand l'urgent doit être accueilli) ET à la restriction du nombre de patients traités en RSD, ils sont essentiels, autant pour la patiente que la thérapeute. Comment créer ces conditions au sein d'un HDJ?
En tant qu'ex-patiente traité en RSD, je ne peux pas parler d'une expérience en HDJ mais dans le cadre d'une réflexion sur la mise en place d'une équipe pluri et idéalement interdisciplinaire, ayant eu la chance d'être suivie par une telle équipe de choc, et espérant que cela puisse nourrir la réflexion, vous trouverez mon témoignage sur le post suivant (que vous pouvez zapper allègrement si vous estimez que ce n'est pas pertinent pour la discussion HDJ).
Je vous souhaite une très bonne fin de dimanche.
Estelle
Témoignage EQUIPE INTERDISCIPLINAIRE
pendant une année, des visites chez le chirurgien qui m’avait opéré à 2 reprises. Centrées sur l’aspect fonctionnel et la reprise du travail pour éviter la chronicisation. L’aspect sensitif évoluant mal, il a délégué le cas au centre de douleurs et à la RSDC, pas convaincu.
une médecin généraliste, avec un regard attentionné, et un suivi sur les différentes interventions de chaque professionnel de la santé, s'occupait de la la prescription de médicaments et suggérait parfois d'autres ressources (notamment d'aller voir une ergothérapeute SRDC, le début d'une reconnaissance et d'un espoir).
une ergothérapeute RSDC exceptionnelle pendant 1 an et demi qui a pu communiquer l'incompatibilité de la balnéothérapie, prescrite par le chirurgien et de la méthode de RSD. Puis, elle a passé le témoin à deux autres RSDC, tout aussi exceptionnels, pour le reste du marathon de feu... Cas complexe "usant", stagnation, etc.
deux consultations dans un centre multidisciplinaire de la douleur qui connaissait le phénomène d’allodynie (ouf!) et qui m'ont dirigée vers un groupe de TCC douleurs chroniques. Expérience bénéfique. Ont pu émerger un espace bienveillant d’expression et de discussion animé par deux psychologues qui fixaient de petits objectifs à réaliser chaque semaine et s’est installée une solidarité entre les douloureux chroniques.
des séances de kinési/physiothérapie (le kiné/physio me traitait avec une approche d'osthéopathe -sa formation initiale- voyant bien qu'il ne s'agissait pas de "forcer" le fonctionnel dans un premier temps mais bien de décoincer un peu les hanches bloquées à force de béquiller, la nuque à cause de l'orthrodèse, etc. Il était très respectueux de la zone allodynique, qui au départ s'étendait sur tout le côté droit. Compliqué, mais il s'est renseigné sur le phénomène d'allodynie, a eu un appel avec la RSDC qui me suivait et utilisait un toucher très léger.** Quand ça flambait et envoyait des décharges, il attendait quelques minutes...etc). Il me disait que ses collègues ne comprendraient pas ce qu’il faisait.
des séances d'hypnose ericksonienne très ressourçantes. A partir de mes mots, elle les reprenait dans une récit permettant des visualisations qui faisaient du bien et offrait une parenthèse bienvenue dans la chronicité.
lors de certaines périodes, une psychologue qui ne m'a pas forcément été d'une grande aide car je sentais l'épaisseur de l'incommunicabilité du phénomène de la douleur neuropathique. Les conversations avec les autres professionnels de la santé impliqués m'ont davantage aidée. Mais bon, quelqu'un d'extérieur à qui se confier est essentiel, notamment pour gérer le long isolement au quotidien, les nuits épuisantes et les relations au sein de la famille.
Je suis évidemment consciente que j’ai été privilégiée de bénéficier d’une assurance internationale qui remboursait en partie les traitements suivis.
Ensuite, évidemment, il est important que le/la patient.e aille chercher des activités ressourçantes et aille puiser dans sa créativité, suivant ses affinités.
L'un comme l'autre, ils vont nourrir notre réflexion.
Ils me permettent même de voir la richesse d'un hdj (et non uniquement les contraintes citées dans les messages précédents 😉) , où une partie des ressources que tu as cité peuvent être directement mobilisées, les échanges facilités.
Je suis très intéressée par le groupe TCC douleurs neuropathiques que tu as suivi. Pourrais tu nous en dire plus si cela ne te pose pas trop de difficultés ?
Concernant notre (futur) groupe, il a été quasi initié par nos patients: en effet, ils se retrouvent spontanément sur le parvis du centre pour échanger. Facile de se repérer entre pieds nus, dos nus etc en plein hiver !!! Ce sont eux qui nous l'ont suggéré, même demandé... 😇.
L'idée est, pour reprendre tes mots si justes, d'offrir un espace bienveillant d'expression. Nous sommes en train d'en établir le cadre pour ne pas nous laisser déborder...
Au plaisir d'échanger...
Amphélise
Chère Amphelise,
J'irai rechercher des infos dans mon carnet de route et écrirai dès que possible au sujet du groupe TCC douleurs neuropathiques auquel j'ai participé en 2018.
Bonne journée à toutes et tous,
Estelle
Re-bonjour Amphelise,
Je te mets en pièce jointe les infos sur la thérapie TCC que j'ai pu récolter, du carnet et de ma mémoire...
Bonne chance pour une éventuelle mise en place d'une telle approche, à mon sens pertinente et complémentaire, au sein d'une vision interdisciplinaire des douleurs neuropathiques.
A bientôt sur le forum.
Estelle
Super ! merci a tous pour ce partage. Cela va vraiment dans le sens de ce qu'on souhaitait mettre en place. Vos approches sont très intéressantes et nous donne de l'espoir !