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SDRC et médecins qui torturent

Bonjour à toutes et tous,

Une fois de plus, je suis outrée d’entendre une patiente me raconter la torture subie lors d’une évaluation par un médecin spécialiste du Bureau d’Évaluation Médicale (BÉM), demandée par la Commission des Normes, de l’Équité, de la Santé et de la Sécurité au Travail (CNESST).
Comment un orthopédiste embauché par le BÉM peut prétendre vouloir évaluer la présence d’un SDRC et les capacités de retour au travail en faisant une évaluation complète avec bilan articulaire passif dans les amplitudes extrêmes en forçant la main à rester en contact avec le matelas pour vérifier l’extension du poignet (site où se loge le SDRC avec allodynie), alors que la patiente crie de douleur en suppliant d’arrêter????
Lui faire le bilan musculaire en poussant contre elle dans toutes les directions d’amplitudes alors qu’elle crie encore de douleur??? Force de préhension, pinces, palpations partout sur le gros débordement du territoire allodynique qui a traversé aussi en controlatéral depuis plusieurs mois avec 2e SDRC soupçonné au MS G (dont on m’a refusé d’évaluer parce qu’il ne faisait pas partie de la référence en ergothérapie). La patiente démontre également des douleurs neuropathiques spontanées qui se développent au MI D… Elle entrait dans le bureau du md avec une douleur de 8/10 et en sortait en disant qu’elle était rendue à 20/10!!! MS tremblants, décolorés, enflés, doigts tellement engourdis qu’elle ne pouvait plus les bouger, orteils des deux pieds qui fourmillaient et étaient engourdis, ne pouvait plus conduire, ne dort plus depuis (seulement 2 heures dans la 3e nuit)…
Il me semble que les spécialistes aussi devraient être humains et se montrer délicats avec des patients aussi souffrants avec condition aussi complexe?!
Demain et samedi, je participe à un congrès sur les douleurs chroniques, (journées scientifiques de Montebello, QC) organisé par les médecins du CISSS de l’Outaouais, établissement pour qui je travaille. Mais j’ai tellement de rage en moi que je crains avoir de la difficulté à retenir mes commentaires…

En espérant trouver le moyen de faire un peu d’éducation à ces médecins insouciants…

En toute compassion pour les souffrant.e.s

Guyane

Réponses

  • Cher.es tous et toutes,
    Chère Guyane,

    Malheureusement, ta patiente ne sera pas la dernière à dire STOP et à ne pas être entendue ni même entrevue. Je comprends ta rage et ton ton scandalisé . Il y a de quoi.

    Je souhaite que la douceur prônée par la méthode de RSD se diffuse progressiement, que les contre-indications liées à des SDRC, névralgies et allodynie soient de mieux en mieux connues et respectées.

    Pour l'instant, a encore trop souvent lieu le "grand effacement des symptômes" (Spicher & al. (2025), Méthode de Rééducation Sensitive de la Douleur : un nouveau mode de penser la complexité bio-psycho-sociale Éditions Sauramps médical, p.61) malgré des explications et des dossiers transmis aux "experts" le jour J, et tout au long de l'année vos grands efforts de transmission d'informations thérapeutes-médecins, en ce qui concerne les DN.

    On est là en pleine pensée simplifiante déductive, qui disjoint et exclut, classe les "cas" tous de la même manière, comme s'il fallait forcément taper avec un marteau à réflexe toutes les personnes qui se font expertiser...

    Le modèle inductif peine encore à percer, en plein XXIe siècle...

    "Tout comme Aristote, nous vous proposons la logique de l’induction qui se nourrit des in·formations de nos sens extéroceptifs, voire intéroceptifs; que vous ayez des oreilles pour entendre et que vos yeux se dessillent." (Méthode, p.117)

    Des points importants dont il va notamment être question dans le 5e module niveau 4 à venir.

    Persévérance...
    ...résistance.

    Belle journée.
    Estelle

  • Bon matin,

    L'erreur est de penser que ces assuré·es vont chez un médecin.

    Ces assuré·es vont à la police de la médecine qui veut s'assurer - contrôler
    1). que leur financement est justifié
    2). parfois - En Suisse c'est le premier mandat - que le/la patient·e reçoit le bon traitement, au bon endrroit , au bon moment

    Ceci devrait se faire avec des unifromes de police et non avec une blouse de médecin.

    Ces "expert·es" ne devraient pas se présenter comme des médecins. Iels n'ont pas à répondre au serment d'Hippocrate, mais à un cadre médico-théorique - dont en Suisse la douleur est absente. Je dirais même médico-juridico-théorique. C'est le seul endroit, où les expert·es ont le droit de dire: "Je suis obligé" ... de vous faire mal.

    C'est un mal nécessaire d'un système de financement - autrement, ce serait l'anarchie - qui offre quelques prestations à quelques citoyen·nes. Nos patient·es doivent y être préparés.

    Tristement

    Claude

  • 24 janv. modifié
    Tu as entièrement raison, Claude.

    Oui, persévérance, Estelle !

    Belle journée à vous toutes et tous!

    Guyane qui quitte pour entendre des médecins lui dire comment soigner des douleurs chroniques …
  • Guyane comment s’est passée ta présentation ?
  • Bonjour Elvina, toutes et tous!

    Je n’avais pas de présentation à faire. J’assistais à un congrès organisé par des médecins de mon lieu de travail (CISSS de l’Outaouais), aux journées scientifiques de Montebello. Le sujet était « Les douleurs chroniques ».

    Le président directeur général (PDG) du CISSSO était présent. J’en ai profité pour lui parler et lui remettre l’article de Bouchard, S. et al. (2021) Douleurs neuropathiques : méthode d’évaluation clinique et rééducation sensitive. EMC, vol. 34, 4. J’ai tenté de le sensibiliser à l’importance de faire former des intervenants avec cette méthode si un programme pour douleurs chroniques et de SDRC voyait le jour dans le nouvel hôpital qui sera construit dans les prochaines années. Il prévoit en parler à l’équipe responsable.

    J’ai aussi pu faire du réseautage avec une pharmacienne et une médecin de ma région qui s’intéressaient beaucoup à notre méthode. Une copie de l’article remise à elles aussi!

    Les conférences étaient très intéressantes et il y en avait une qui résumait pleins d’articles au sujet des placébos, incluant l’attitude placebo. Quelle joie d’entendre ça !

    Un pharmacien présentait aussi et nous faisait réaliser que la médication ne fonctionnait pas bien pour les douleurs neuropathiques. Il a mis beaucoup d’importance sur l’approche bio-psycho-sociale…

    Une autre médecin parlait des crèmes magistrales avec Lidocaïne entre autres, pour les douleurs neuropathiques. J’ai posé la question à savoir si elle voyait l’effet aussi efficace sur une peau allodynique versus hypoesthésique. Elle ne savait pas quoi me répondre, affirmant qu’elle n’avait pas vraiment vérifié. J’ai pu expliquer qu’il n’y a pas de tests médicaux pour les aider à trouver un territoire allodynique alors que les thérapeutes formés en RSD peuvent les identifier par leur examen clinique et guider les patients et médecins pour trouver la zone sécuritaire pour appliquer cette crème.

    Mais j’ai aussi appris à propos de la thérapie poly-vagale présentée par un psychiatre, un peu à propos des douleurs nociplastiques et plein d’autres sujets à propos des douleurs chroniques chez diverses patientèles.

    Très intéressant finalement !

    Quel vaste sujet que celui des douleurs!

    Bonne formation à celles et ceux qui débutent le niveau 4 demain !

    Guyane qui a fait son niveau 4 en février 2023 et qui pense à vous!
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