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Dans l’article « de la relation thérapeutique » il est écrit : « Le thérapeute est souvent vexé voire blessé par ces situations. Il ne faut pas perdre de vue que le Monde du patient n’est pas celui du thérapeute ; que le système de référence de l’un n’est pas celui de l’autre. »
Ci après un témoignage Quand la relation thérapeutique est questionnée …
Même si l’on sait que le thérapeute se doit d’être ouvert à chaque nouvelle rencontre, être à l’écoute, parfois le patient va trop loin. Une de mes patientes, dans mes premières prises en charge en rééducation sensitive, était très algique. Nous avions commencé les évaluations puis mis en place un traitement et elle avait un rendez-vous prévu avec son chirurgien. Il m’est donc demandé un compte-rendu intermédiaire de prise en charge en rééducation sensitive. La patiente désire le consulter avant. Je le lui transmets.
Après lecture, elle arrive, furieuse en salle d’ergothérapie et me demande de modifier mon courrier. Dans ce courrier, je mentionnais que, pour diverses raisons, le traitement ne fonctionnait pas aussi bien qu’espéré. Deux de ses raisons (évoquées au conditionnel) étaient : non-respect de la prescription de ne pas toucher et non-respect de la prescription de CSVD. Elle voulait me faire changer TOUT le courrier. (La faire passer pour une patiente « modèle » ?). J’ai hésité, mon collègue me conseillait de ne rien changer. J’ai finalement mis plus de conditionnel dans mon courrier sans tout changer et j’ai respecté son choix d’arrêt de prise en charge en rééducation sensitive.
Lorsque l’alliance thérapeutique est mise à mal et la rééducation est remise en cause, peut-être est-ce le moment de « lâcher-prise » ?
Et vous ? Qu’auriez-vous fait ?
Réponses
Dans un premier temps pour mieux comprendre :
En aviez vous discuté entre patient et thérapeute avant de l'écrire dans ce courrier ?
Je crois que l issu aurait de toute façon été la même en adaptant ou non le courrier. Elle aurait, certe, continué peut être un peu plus longtemps mais sans respect des consignes et engagement dans la technique cela aurait sûrement abouti de la même façon.
Ici comme dans d'autres discussions lu aujourd'hui je crois qu'il faut savoir lâcher prise quand les moyens ont été mise en place et qu'il s'agit alors de laisser le patient réaliser sa rééducation pour le résultat qu'il attend.
Cette question du lâcher prise m'intéresse énormément et j'ai hâte de lire les réponses à ce sujet.
Elvina
RSD en formation
Bonjour Valérie,
Effectivement, difficile de choisir s'il faut changer le compte rendu.
Est-ce que tu avais déjà évoqué avec elle pendant les séances que le traitement ne fonctionnait pas aussi bien qu'espéré ? Que tu avais des doutes sur sa rigueur pendant les exercices ou bien l'a-t-elle appris dans ton compte-rendu ? (Je te demande ça parce que tu dis qu'elle est revenue furieuse dans ta salle)
Autre question, quel est l'enjeu de cette personne à l'issu du rdv médical ? Qu'attendait-elle de ce rdv avec le chirurgien ?
En tout cas, je pense que tu as bien fait de ne pas changer le fond de ton compte-rendu et de nuancer tes propos. Je lui proposerai de la revoir après le rdv avec le chirurgien pour voir si elle souhaite continuer réellement ou mettre un terme à la rééducation.
« lâcher-prise ». Par expérience, lorsque qu'un·e écrivain·e insère des guillemets c'est que le terme choisi n'est pas forcéement le plus précis.
Fabrice Midal dans Sauvez votre peau devenez narcissique, répondrait: "Lâcher quoi, Valérie?" Une autre collègue sur ce Forum, comme tant d'autres avant elle, dirait: "Dans tous les cas, on ne lâchera rien".
Est-ce que cette lutte de pouvoir est prévisible en soi ? Oui. Avec cette patiente en particulier, visiblement pas. La réaction a été surprenante. Ma première réaction est toujours de temporiser. "Je vais reconsidérer la situation et relire calmement et je verai s'il y a lieu - ou non - de modifier MON propos." A priori, je ne modifie pas mes écrits sauf erreur factuelle de ma part. En amont, les rapports sont relus par ma co-thérapeute, ou en son absence, par une autre collègue; puis, ensuite, signés de ma plume.
Bonjour Valérie,
quelques pistes de réflexion, que j'ajoute aux commentaires précédents:
Personnellement, j'ajuste ma note évolutive en fonction du médecin à qui est adressé la note, son rôle (soignant, expertise), ce que je propose (poursuite de la thérapie, proposition de rééxaminer la médication, etc). Une discussion avec le client sur le contenu de ma note est fait durant la séance, pour ne pas avoir de surprise; mais les faits sont notés tel quel, certains plus importants que d'autres.
Si le message que tu veux passer au médecin est le manque de compliance, oui je documente dans ma note. Si tu veux toutefois démontrer qu'il y a changement de la symptomatologie, tu le fais ressortir. D'où mon commentaire de "quel est le message que tu veux transmettre"...
Je laisse la parole aux autres pour ajouter
Pavly
RSDC
Bonjour à tous,
merci beaucoup pour vos réponses (et questions) intéressantes et qui me permettent de re- réfléchir sur cette situation.
En réponse à vos questions et commentaires :