Une des phrases qui m’a marquée dans nos séances en direct c’est : « il n’y a pas d’université de l’impuissance ». Et, je ne sais pas pour vous, mais cela a été une vérité qui m’est apparu comme une révélation. Combien de fois nous sentons nous impuissant dans notre pratique, et ce pour diverses raisons :
- Le patient ne suit pas les recommandations émises;
- Le médecin décide de faire des investigations ou interventions médicales qui sont contre-indiquées pour la condition somesthésique;
- Le médecin prescrit un retour au travail;
- L’agent payer ne reconnaît pas la condition somesthésique dans ses diagnostics,…
Je pense qu’il est de notre devoir de mettre en place une relation thérapeutique, de suivre le protocole de rééducation sensitive, de faire de l’enseignement à toutes les parties concernées et de s’ajuster selon la personne avec qui nous sommes en relation. Toutefois, à un certain point, lors que plusieurs démarches ont été tentées, il semble indiqué de seulement « lâcher prise » et de préparer le congé. Ce qui n’est vraiment pas facile. Par contre, je crois qu’il est risqué, pour notre santé, de trop s’investir ou du moins de s’investir plus que le client. Il faut rester empathique, et non sympathique.
Je crois en tant que nouvelle initiée à la méthode (en laquelle je crois beaucoup), qu’il est parfois facile de se laisser emportée par l’enthousiasme et, dans certains cas, de vouloir plus que le client.
Je ne dois pas être la seule?
Réponses
Je suis tellement d’accord avec toi Véronique, oui le sentiment d’impuissance peut parfois être présent, et fort présent. L’investissement se doit d’y être, mais il ne doit nécessairement dépasser celui du patient lui-même. À ce propos, j’aime dire aux patients que j’interviens avec eux comme un guide, et que c’est lui-même qui doit être son thérapeute, parce que c’est lui qui se « traite » au quotidien. C'est une façon de faire peut-être un peu simpliste, mais dans ça évite parfois de vouloir en faire plus que le patient, parce que c'est lui qui doit être au centre de ses interventions, au centre de sa rééducation. Ça fait du sens pour vous?
L' expérience nous aidera peut être en ce sens?
Claude, mardi, m a mis face à ce questionnement : à quel moment dire stop ? Et surtout ce n est pas notre responsabilité, on se retrouve parfois dans une impasse même en donnant le meilleur de nous.
Claude a dit des mots qui ont résonné en moi : le patient est le maître des soins.
Comme toi veronique j explique à mes patients qu ils sont les seuls à pouvoir se guérir que je suis là pour leur montrer le chemin.
Mais maintenant il me faut comme toi travailler sur le lâcher prise.
Nous n avons pas de devoir de résultat mais de moyen ; et mettre tous les moyens que nous avons en notre possession pour l amélioration de l état de santé de nos patients est déjà énorme.
Chères Véronique, Marie-Elaine, Elvina, Orphélia, toutes et tous,
Au milieu de la richesse luxuriante de cette magnifique journée, je souhaite donner ma source: Marion Muller-Collard (M M-C) qui a été le fil rouge du module niveau 4 de février 2020. Il n'y a pas d'université de l'impuissance se trouve - sauf erreur de ma part - dans l'introduction de son livre: La plainte, la menace et la grâce Albin Michel, 2014. Une synthèse tout public de sa thèse de théologie sur Job (déposée par cette Française, aumonière, à l'Université de Jérusalem). Toute son oeuvre mérite le détour. C'est l'une des plus belle plume ciselée du XXIe siècle avec Eliette Abécassis et Delphine de Vigan.
Pour finir avec des chiffres, le lien vers l'adhésion à la méthode de RSD des patients douloureux chroniques: 68 %. Notre objectif, dans le temps d'avant, était comme en métrologie: 75 sur 100 (7 justes sur 10 ...).
https://neuropain.ch/sites/default/files/e-news/e-news_somatosens_rehab_14_4_0.pdf#page=23