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Thérapeutes du Québec en pratique privée: expertise médicale à déplacer

Bonjour,

J’ai exceptionnellement une patiente accidentée du travail dans ma charge de cas en Centre de réadaptation au CISSS de l’Outaouais, vu l’absence de RSDC en pratique privée dans ma région. Comme elle souffre d’un SDRC avec allodynie mécanique grave et débordement extra-territorial sur 32 branches nerveuses, j’essaie de convaincre les intervenants et le médecin d’éviter de toucher, de bouger le MS gauhe où se trouve le SDRC (coude), d’éviter de faire déplacer la patiente en voiture, d’éviter tout traitement dans la zone allodynique, etc...
Mais voilà que l’employeur de ma patiente a demandé une expertise médicale à Montréal le 7 avril prochain, ce qui a fait monter l’anxiété de ma patiente en flèche.
N’ayant pas d’expérience avec les accidentés du travail et les expertises médicales, vous est-il déjà arrivé de pouvoir convaincre un milieu de travail ou un médecin d’attendre pour reporter cette expertise médicale? Si oui, est-ce que vous avez communiqué avec l’employeur, le médecin traitant ou directement avec le médecin qui allait faire l’expertise médicale?

Merci de votre soutien!

Guyane

Réponses

  • Bonjour Guyane
    Honnêtement jusqu’à maintenant, les expertises de l’employeur ou des experts de la Cnesst ont lieu et il n’y a pas de report de rdv en fonction de la condition du patient. Dans ces cas là parfois je donne une courte note au patient pour qu’il la remettre à l’expert. J’encourage également le patient à aviser l’évaluateur de son allodynie.
    Avec la Cnesst, c’est le conseiller en réadaptation qui est le contact avec l’employeur pas nous. Si la demande de l’expertise vient de l’employeur on peut pas faire grand chose( légalement c’est leur droit n’importe quand) pour éviter ou reporter l’évaluation. Je dirais avec ma pratique que les chances qu’il tienne compte de ta note sont 50/50.
    Il y a généralement augmentation de la douleur post évaluation. Ça prend de 1a2semaines avant que cela revienne à l’état pré évaluation. J’adapte donc mes évaluations et interventions en fonction de cela.
    J’espère que l’info répond à tes questions,
    Bonne soirée
    Sophie
  • Merci infiniment Sophie!

    Je vais tenter d’encourager ma patiente à garder courage, même si je n’arrive pas encore à prouver qu’il y a de l’amélioration avec notre méthode... (Trop d’interactions avec d’autres traitements encore...) Mais au moins, elle a confiance en moi!

    Bonne soirée!

    Guyane
  • Allô Guyane, je suis en Estrie en milieu public (centre de réadaptation) et je partage la même expérience que Sophie....malheureusement....

  • Bonsoir,

    Ce quie peut aider, c'est jouer la pièce dans votre Centre:
    Vous faîtes l'expert et la/le patient apprennent à bouger ou faire du sitting, apprend à répliquer. Ils arrivent alors à se faire plus ou moins respecter. Bien que l'expert soit là pour vérifier si il y a fraude à l'assurance - ou non. La premier élément à expliquer c'est qu'ils vont à al police de la médecine - et non chez le médecin - bien qu'il soit habillé comme tel. Ce dernier ne va PAS poser un postulat de sincérité de ses dires. En résumé, il faut tenter de casser le triangle et tenter de créer un segment expert - assuré.

  • Merci pour vos réponses!
    La conseillère en réadaptation de la CNESST comprend l’importance d’éviter les touchés, les déplacements et les mouvements et a encouragé la patiente à demander une visite chez son médecin pour faire rédiger une note médicale en vue de faire repousser l’expertise médicale. Ma patiente voit son md le 16 mars. J’enverrai aussi mon rapport à la conseillère en rééducation de la CNESST après signature d’autorisation prévue demain.
    Juste d’avoir informé ma patiente de la possibilité de régression de 2 semaines et qu’elle pouvait récupérer ensuite par la poursuite de CSVD et de « ne pas toucher/bouger son MS », elle a adopté une attitude résignée bien qu’elle demeure stressée. Elle reste positive à la MRSD.
    Ne lâchons pas! Un jour les « experts » se rendront peut-être compte du tort qu’ils causent!
    J’indiquerai certainement les régressions et le lien avec l’expertise dans mon prochain rapport de suivi!

    Guyane qui comprend tellement ses patients stressés...
  • Bonne nouvelle!!!

    Après avoir envoyé une lettre au médecin de ma patiente avec cc à l’agente de réadaptation de la CNESST où j’expliquais tous les facilitants mis en place pour aider la patiente et que je faisais ressortir l’obstacle de l’expertise, ma patiente m’a informée hier que son employeur l’avait appelée pour lui dire qu’il ne comprenait pas pourquoi, mais l’expertise médicale demandée a été annulée!!!

    Nous allons enfin pouvoir espérer voir un meilleur progrès dans le traitement de son SDRC avec débordement allodynique sur 32 branches nerveuses... Déjà elle ressent moins de pression dans son oeil. C’est un bon signe même s’il y a peu d’évolution de l’arc-en-ciel des douleurs...

    Belle journée!

    Guyane Mireault
  • Chère Guyane, chères toutes, chers tous,

    Pourrais-tu, stp, préciser ta condition neuropathique ?
    SDRC de Budapest de quelle branche avec allodynie mécanique ?

    Tu comptes en branches atteintes par le débordement extra-territorial,
    moi je compte en niveaux segmentaires.

    Si tu nous donnes le niveau, je pourrais expliquer aux autres RSD pourquoi Madame "ressent moins de pression dans son oeil."

    Merci

    Claude

  • Bonjour Claude,

    La condition neuropathique de ma patiente est SDRC de Budapest de la branche cutanée médiale de l’avant-bras gauche avec allodynie mécanique (stade V de lésions axonales Abêta) avec débordement extra-territorial allant du nerf trijumeau gauche [V1] (nerf ophtalmique) jusqu’à la branche antérieure du 7e nerf thoracique gauche.
    Je pensais avoir nommé cette condition dans une ancienne discussion, mais non... désolée!
    Donc on compte les niveaux segmentaires et non toutes les branches?! Intéressant et moins lourd à décrire... mais j’avoue que j’aimerais avoir une idée de la bonne manière de décrire ce débordement dans ma condition... Et s’il y a une diminution de pression à l’oeil, est-ce un signe que le débordement se résorbe dans le nerf ophtalmique?
    Merci pour ton soutien!
    Guyane
  • mars 2021 modifié

    N'ayant pas vérifié correctement mon Atlas, je reprends la description de ma condition:

    SDRC de Budapest de la branche antérieure du nerf cutané médial de l’avant-bras gauche avec allodynie mécanique (stade V de lésions axonales Aβ) avec débordement extra-territorial allant du nerf ophtalmique (nerf supra-orbitaire), branche du nerf trijumeau gauche [V1] jusqu’à la branche antérieure du 7e nerf thoracique gauche.

    Je ne suis toujours pas certaine de la façon dont on peut décrire le débordement, puisque je n'ai pas évalué officiellement les branches thoraciques qui s'évaluent en plan postérieur, alors que j'ai choisi le plan antérieur pour mon arc-en-ciel des douleurs. Notons aussi que l'intensité du 5e point étant de niveau grave (0.2 g ou orange), j'évalue un point à la fois par semaine ou par deux semaines, variant entre les extrémités de la zone de débordement. La patiente réagit extrêmement à la moindre stimulation... à l'air ambiant sur sa peau, même à regarder les mouvements de mes mains et se sent mal quand elle voit l'image de sa main sur ma cartographie. Donc je n'ai pas encore osé essayer l'allodynographie...

    Guyane

  • Chère Guyane, chères et chers RSDC,

    Ta condition neuropathique est:
    SDRC de Budapest de la branche antérieure du nerf cutané médial de l’avant-bras gauche avec allodynie mécanique (stade V de lésions axonales Aβ).

    Tout simplement.

    Le débordement, tu le gardes pour tes notes , voire pour le texte de ton rapport.

    Cependant, je compte en niveaux segmentaires pour trouver:
    les niveaux supérieur et inférieur de contre-stimulation tactile à distance.

    Le niveau segmentaire de la branche antérieure du nerf cutané médial de l’avant-bras est en MOYENNE: Th1.

    Comme ta patiente a moins de réaction à l'œil (nerf ophtalmique branche du nerf trijumeau):
    (Th1) à éviter

    • C8, C7, C6, C5, C4, C3 et V = sept niveaux segmentaires
    • DONC
    • Th2, Th3, Th4, Th5, Th6, Th7, Th8 = sept niveaux segmentaires

    La zone "inférieure" de travail devrait THEORIQUEMENT se situer sous le nombril.
    Note, c'est un bon repère pour ta patiente.

    SI, ce n'est pas le cas, je ne commencerais en aucun cas une zone "supérieure" de travail sur le front.

    ATTENTION
    Lors de votre cours de base, vous devriez avoir ajouter la légende manquante de la 3e édition de l'Atlas en français:
    Planche XII: les branches postérieures pour la contre-stimulation médicamenteuse.

    Ces branches spinales s'arrêtent à C2 et nous n'avons intentionnellement pas ajouté le seul nerf crânien qui nous intéresse: les trois branches nerf trijumeau V dont le nerf ophtalmique.

    ATTENTION on approche le niveau 4 de la méthode.

    Bon casse-tête

    Claude

  • mars 2021 modifié
    Merci Claude pour toutes ces précisions!!

    En fait, j’avais prescrit la zone de CSVD sur les 10 cm à gauche du nombril, où la CSVD est confortable. (Au niveau de la branche antérieure du 10e nerf thoracique gauche).
    J’ai aussi recommandé que la crème à base de lidocaïne y soit appliquée le soir pour bloquer le débordement extra-territorial et nettoyée le matin. Je ne retrouve pas les notes de cette information de la planche XII où l’on parle d’appliquer la crème en postérieur, ceci m’avait échappé... Mais je viens de voir le titre de cette planche dans l’index des planches à la page 94. La patiente affirme tout de même que tout se passe bien pour ces recommandations. Mais je pourrai l’avertir cette semaine de changer l’endroit d’application de la crème... pour la mettre au niveau de la branche postérieure du 10e nerf thoracique si je comprends bien?! Ou même au niveau de la taille en postérieur pour arriver davantage sous le niveau de th12?

    Belle fin de journée en Europe! Moi je vais prendre mon « déjeuner » ( qu’on appelle le « dîner » au Québec ?)

    Guyane
  • Bonjour Guyane, Bonjour à tous!

    Si cela peut aider d'autres professionnels au Québec qui sont dans ta situation, nous avons aussi eu affaire en Montérégie a des conseillers en réadaptation qui demandaient des expertises pour passer en 2e ligne.
    Le moyen que nous avons trouvé pour faire mettre en "stand-by" ces évaluations qui sont, comme tu dis, une source de stress intense chez certain de nos patients les plus atteints, c'est que ce le médecin de notre clinique parle directement au médecin responsable des dossiers CNESST de votre région.
    La problématique que je semble avoir de plus en plus, c'est que les conseillers ni connaisse RIEN. (ou ne veulent pas comprendre... ?????) Ce ne sont pas des professionnels de la santé.
    Leur faire comprendre toute la complexité du SDRC et le fait qu'ils ont besoin d'une réadaptation "non-conventionelle" est un cauchemar.
    Discuter avec un médecin est vraiment plus facile à mon avis. Je fais maintenant parvenir directement mes résumés de dossier, de l'ergothérapeute et de la physio directement à ce médecin responsable, et j'ai eu de bon résultats. (meilleurs en tout cas). Si vous êtes du secteur de la Montérégie-EST, c'est LE MÊME MÉDECIN conseiller pour tous les cas réadapt (ce que je ne savais pas!). Envoyez moi un message en privé!

    Comme toi Guyane, j'ai réussi à faire repousser cette fameuse évaluation. Malgré que la conseillère n'était pas contente. Rendu à ce point, nous allons même recommander de changer de conseiller dans certains cas. Ces sources de stress sont tellement inutile et contre productif. Ça en est décourageant.

    En espérant pouvoir aider, bonne chance et bon congé Pascal à tous.

    Mélanie

  • Merci Mélanie!

    Je suis en Outaouais, donc je ne sais pas si finalement c’est le même médecin expert, mais je sais qu’il devait être à Montréal.

    Comme j’écrivais le 26 mars, ma patiente a su que l’expertise avait été annulée suite à l’envoi de ma lettre qui résumait les facilitateurs et obstacles dans le traitement du SDRC. J’avais envoyé cette lettre au médecin de famille, à la conseillère en réadaptation de la CNESST et à la patiente elle-même. Je pense qu’elle a une bonne conseillère qui lui avait dit qu’elle comprenait sa situation et que l’expertise pouvait être repoussée si cette lettre était envoyée à temps au médecin qui donnerait son avis au médecin expert.

    Il faut continuer de faire valoir notre opinion! J’espère maintenant avoir de plus en plus de résultats positifs avec cette patiente pour appuyer l’importance de mes recommandations par des preuves! Ça progresse par de minis pas actuellement (5-6 réveils nocturnes au lieu de 7-8; réduction de 1 cm pour deux des 4 points de l’arc-en-ciel des douleurs orange et un peu moins de pression à l’oeil...)

    Bon printemps à tous et toutes avec d’autres beaux résultats!

    Guyane
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