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Chères Agnès Morier et Laure Haggenjos,
Chères toutes et chers tous,
Au sujet de ces allodynies mécaniques dynamiques à l’effleurement, je remercie chaleureusement les contributions d' Agnès Morier et Laure Haggenjos, qui nous aident à avancer.
Dans la très grande majorité des cas, l'allodynie mécanique dynamique disparait avec l'allodynie mécanique statique, lorsque l'allodynographie devient négative.
Si elle persiste, nous devons nous pencher sur les lésions des neurofibres A-alpha et non seulement sur les A-bêta, travailler la proprioception du muscle (ou groupe musculaire) concerné.
MA QUESTION
A part travailler la respiration, comment faites-vous avec les allodynies mécaniques dynamiques persistantes du tronc ?
La proposition générale de Laure HAGGENJOS
Une fois que j'ai trouvé précisément quel mouvement dans quel articulation et donc quel muscle, je donne le même timing que pour la sensibilité tactile. En rééducation sous-jacente et en rééducation proprement dites, j'ai suivi le même timing 15 secondes....finalement 4 fois 5 minutes par jours.
La stimulation est soit tapoter sur le tendon soit faire le mouvement de grandes puis de petites amplitudes et comparer la sensation du mouvement dans l'articulation controlatérale.
Toute belle journée estivale à vous
Claude
Réponses
J’ai une patiente qui souffre d’un SDRC de Budapest de la branche postérieure du 6e nerf thoracique avec débordement de Th2 à Th8 (stade V de lésions axonales Abêta). Le débordement s’est probablement étendu au niveau du trijumeau, puisqu’elle ne peut plus faire de CSVD sur la joue. (Je ne peux la réévaluer depuis la pandémie) Elle avait des douleurs chroniques avant que je la connaisse et son spécialiste en douleurs chroniques (un anesthésiste) lui a fait un bloc nerveux dans le cou, provoquant un arrêt cardiaque. Elle fût réanimée par massage cardiaque et a souffert d’une légère encéphalopathie. Elle présente une allodynie mécanique statique dans tout ce territoire, avec l’épaule comme articulation principale souffrant de brûlures aux mouvements, mais aussi des douleurs lors de vibrations et torsion du tronc, lorsque la respiration est «moins claire » comme elle dit en temps d’humidité, lors des changements de position au lit... allodynie mécanique dynamique?
Sa situation stagne depuis des mois même si elle ne porte presque plus sa brassière, qu’elle met des camisoles amples avec coutures à l’extérieur, qu’elle évite les déplacements en voitures surtout si la chaussée est irrégulière, qu’elle fait sa CSVD 7-8 x/ jours mais seulement de 25 à 30 secondes au niveau de TH 12 en antérieur, puisqu’au niveau des cluniaux, la torsion du tronc pour rejoindre la zone avec la main opposée lui provoque des douleurs...
Actuellement, elle fait des exercices de cohérence cardiaque 6 à 7 fois par jours depuis environ un mois, ce qui lui fait réaliser comment « elle respirait mal »! Ceci l’aide à calmer quelques douleurs aussi. Mais j’avoue que je suis un peu prise au pied du mur. Je ne sais plus quoi lui proposer même si elle a confiance en moi et en la rééducation sensitive. (QDSA passé de 0-38 points en décembre 2019 à 1-18 points en juin 2020, dont les dlrs sensorielles sont de 2-26 et affectivo-émotionnelles de 0-7). Malgré ces beaux scores, elle souffre toujours d’allodynie mécanique statique (et dynamique!) au tronc et à l’épaule qui l’empêche de reprendre ses tâches quotidienne si elle utilise son bras gauche ou qu’elle bouge son tronc.
J’attends aussi vos histoires de succès pour l’allodynie mécanique dynamique au tronc! (Ou autres suggestions de pistes pour que je puisse continuer à traiter ma cliente).
Merci!
Guyane
SDRC de Budapest de la branche postérieure du 6e nerf thoracique avec débordement de Th2 à Th8 (stade V de lésions axonales Abêta) ?
Chère Guyane, par quel raisonnement arrives-tu à cette conclusion ?
Quel est l'articulation qui est le siège du SDRC ?
"Deux des quatre symptômes cardinaux du syndrome douloureux régional complexe ont leur siège dans une capsule articulaire, à savoir : les sensations de cuisson et les sensations de raideur." (Spicher et al., janvier 2020)
Il semblerait que tu traites une première mondiale ;-)
Je réalise que j’ai fait l’erreur de chercher le site du traumatisme pour identifier la branche lésée provoquant le SDRC, plutôt que de me fier directement à la zone de sensation de brûlure/cuisson. Est-ce que ça ferait plus de sens?
J’apprends beaucoup de mes erreurs. En espérant que d’autres profitent de mes remises en questions publiques pour éviter les mêmes erreurs!
Guyane
Oui, il faut penser articulation:
"ça cuit à l'intérieur"
et non, "ça brûle comme un coups de soleil", voire une vraie brûlure du 2e degrés superficiel
Cher Claude, Chère Guyane, Chers vous tous...
Merci beaucoup pour cette discussion très intéressantes... Merci Guyane de partager tes expériences et ce que tu nommes tes erreurs... C'est très enrichissant et ça nous permet de nous remettre en question nous tous... J'avoue que la notion d'allodynie mécanique dynamique me fait sortir de ma zone de confort et remet fondamentalement en question certaines situations vécues avec mes patients... Mais,moi, je n'ai pas toujours le courage de demander à notre communauté de pratique et c'est bien dommage car très constructif...
Mais revenons à cette passionnante discussion sur les allodynies mécaniques dynamiques persistantes du tronc... Laure a partagé une sérieuse piste de travail avec nous et vous que faites-vous dans votre pratique ?
D'avance merci beaucoup...
Géraldine
Bonjour à tous!
je me suis d'ailleurs moi aussi remise en question avec les discussions récente du forum sur les SDRC et les allodynies mécaniques dynamiques... Donnez vous automatiquement des exercices doux de mobilité du tronc avec des allodynies tactiles au niveau des branches thoraciques? Ou commencez-vous plutôt seulement avec de la respiration dirigée?
J'ai commencé récemment à évaluer des allodynies tactiles du tronc, et je me suis plutôt dirigée vers de la respiration avec de la pleine conscience (1-2 minutes respirations calme, le plus naturelle possible, sans douleur pour augmenter vers un 5 minutes si possible, 1x jusqu'à 5 fois par jour selon tolérance). Cependant je le faisais surtout pour l'effet relaxation/méditation. (surtout que j'ai des scores très élevé dans les sectiosn affectives-émotionnelles...) Je me reposais sur le fait qu'avec le temps, si l'allodynie tactile de mes fibres Abeta diminuait, j'allais avoir un impact sur mes fibres Aalpha...
Avez vous d'autres suggestions? Quelqu'un a tenté autres chose?
Guyane as-tu revu ta patiente?
Mélanie
Non, je n’ai pas revu ma patiente. Mais j’ai un suivi hebdomadaire par téléphone ou téléréadaptation et demain, j’essaie la thérapie par imagerie motrice graduée pour faire diminuer la raideur aux doigts de sa main gauche, vu que le total du QDSA est moins élevé qu’au début (1 - 22 points le 16 juillet 2020 p/r à 0 - 38 points le 12 décembre 2019). La semaine passée, j’ai fait cesser la CSVD au niveau de l’aine gauche pour 3 semaines, vu que la répétition du mouvement du MS droit qui faisait la CSVD entraînait des douleurs indirectes au thorax gauche en moins de 30 secondes par le mouvement du MS droit, même si je lui faisais stabiliser le MS sur un appui-bras au niveau du coude. CSVD inconfortable aussi au niveau du trijumeau et des cluniaux à cause de la torsion demandée au tronc, donc pas d’autres zones confortables.
Quand je recommencerai la CSVD, je demanderai probablement que ce soit un aidant qui lui prodigue le traitement pour éviter tout mouvement des MS/côtes qui provoquent des douleurs par friction des vêtements ou par torsion du tronc.
J’attends aussi les expériences des autres thérapeutes de ce forum pour ajuster mes interventions selon les histoires de succès!
Bonnes vacances!
Guyane