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Aide pour client SDRC

Bonjour,

Je suis un ergothérapeute qui travail à Montréal, Qc et j’ai besoin d’aide pour un patient de CNESST (accident de travail). C’est un homme de 23 ans qui a eu une tendinite à l’épaule droite le 11 février 2019. Il a débuté la physiothérapie le 26 mars 2019 et l’ergothérapie le 23 avril 2019.

Il a eu une injection de cortisone le 28 avril 2019 à l’épaule sans amélioration et a été prescrit un IRM qu’il a faite le 23 mai. Les résultats étaient négatifs. Il a aussi été prescrit une échographie mais qui n’a pas été poursuivit car l’IRM était fait avant. En juin, il a débuté l’acupuncture.

Il a eu un TENS à la maison (pratique commun à ma clinique) le 11 juin. Le 8 juillet il a eu un nouveau diagnostic de capsulite et eu une arthrographie distensive le 8 juillet sans amélioration.

Le 19 août, il a eu un diagnostic de trouble d’adaptation et une référence en psychothérapie.

Le 29 août, il a vu un médecin expertise de l’employeur sans conclusion aidant et en fin juillet il a été référé à la clinique de la douleur pour voir un physiatre.

Il a fait une expertise BEM le 17 juillet sans conclusion aidant.

Il a eu une augmentation de frustrations car il a été référé à un 2e BEM qui a éventuellement été annulé car ils ont fait une erreur administrative et il été mal ordonné.

Il a débuté avec la Croix Vert (médicaments CBD) en septembre 2019.

Phase 1 imagerie graduée motrice (IGM) débuté le 10 octobre suivant le diagnostic 3 octobre de SDRC.

L’ allodynographie fait le 11 novembre et je soupçonne c’est la branche supérieure du nerf cutané latéral du bras (il a eu un tatou sur la surface antérieure du bas D dans les dernières 2 ans).

Phase 2 IGM débuter le 19 novembre.

Phase 3 IGM débuté le 23 janvier 2020 et débuté la CSVD. Je stimule au niveau antérieur et postérieur au niveau lombaire pour la CSVD.

Je ne peux pas le progresser à phase 4 IGM car il se déconcentre pendant l’IGM et je favorise l’approche CSVD.

Il a fait un EMG le 4 février et cela l’a prit environ 16 jours pour se récupérer et les résultats étaient négatifs.

QDSA : 69% pour le total des douleurs des moyennes en février 2020.

Il a fait un IRM Cx le 2 mars et nous sommes en attente du rapport.

Il est aussi en attente du Tribunal avec l’employeur en juin 2020.

Le 5 mars 2020, il a eu un diagnostique de névralgie Arnold.

Finalement, ma question est : est-ce qu’il y a moyen de savoir s’il a eu ce diagnostique (névralgie d’Arnold) car le SDRC de l’épaule à débordé sur un autre territoire avec les contre stimulations vibrotactiles à distance ou parce que son SDRC n’était pas résolu? Qu’est-ce que je peux faire de plus pour lui? La CNESST est impliquée dans le dossier et on va faire un rencontre interdisciplinaire avec eux.

Mes difficultés qui persistent avec lui sont sa résistance à ne pas toucher la zone allodynique. Il ne veut pas que sa blonde arrête de le masser dans la zone à ne pas toucher. Il se présente aussi en retard et/ou absent aux traitements. Il va devenir père cette année et a un fort sentiment d’injustice envers le système de la santé. L’adhérence aux médicaments n’est pas idéale et avec beaucoup de changements.

Merci!!!

Réponses

  • Bonjour Jessica
    Je crois que la problématique de ton client va au delà de la rééducation sensitive. Il semble également que ton client a de la difficulté à adhérer aux traitements que tu lui propose ( respect des précautions en lien avec allodynie par exemple). De plus, plusieurs interventions ( infiltration, examen du BEM, expertise de l'employeur) ont contribué selon moi à l'augmentation de ses symptômes et contribuer à son trouble d'adaptation.
    Je suis aussi ergothérapeute à Montréal et je fais face à ce genre de situation ( BEM, CNESST,)
    Voila ce que je te propose en premier car ton problème comporte plusieurs volets.
    1. Au niveau de la rééducations sensitive, tu dois rediscuter avec lui les précautions car elles sont essentielles à la réussite de ton traitement, tu dois également voir avec les autres intervenants au dossier si cela est respecté. De plus, l'utilisation du TENS devra faire l'objet d'une réévaluation. Dans le dernier module 4 en février dernier à Fribourg ,nous avons discuté de son utilisation principalement lors du traitement de l'hyposensibilité lors d'un atelier. Tu peux te référer au livre pour cela. Si ton client est intéressé, tu pourrais également le référer au e-news for Sensory Rehab, je le suggère à plusieurs clients qui consultent le site et parfois ça les aide à mieux comprendre ( va voir les textes de Estelle Murray c'est une patiente qui souffre d'un SDRC dans le dernier e-news).
    2. Le CBD ça aide au sommeil, mais est-ce que cela à un impact sur l'intensité de ses douleurs neuropathiques? A-t-il une médication pour cela , ça pourrait aider. Il y a un algorythm de prise en charge des SDRC produit par le Ministère de la santé et Dr.ALine Boulanger du CHUM, un tableau de la médication à utiliser est présent dans ce document.
    3. S'il n'adhère pas au programme de rééducation sensitive et aux autres moyens offerts jusqu'à maintenant, j'aurais tendance pour le moment et refaire mes objectifs et m'orienter vers la fonction, l'adaptation des modes opératoires afin d'augmenter son implication dans la maison en vue de la venue de bébé. À titre d'exemple, j'ai un client avec une allodynie persistante à la main gauche qui n'évolue pas bien mais , nous avons fourni quelques aides techniques pour la cuisine. Depuis l'arrivée du bébé, il s'occupe des déjeuners, de la lessive.
    4. Refait régulièrement ton QDSA , le DASH ou autre évaluation fonctionnelle si tu le peux, si tes paramètres évoluent peu, ces évaluations peuvent contribuer à faire réaliser l'évolution de ton client.
    5. La communication avec les autres intervenants incluant le md, psychologue, pht demeure essentielle dans ce type de prise en charge, tu n'es pas seule
    J,espère que mes suggestions te seront utiles.
    Bonne chance
    Sophie Desrochers

  • Bonjour Jessica,
    Je suis entièrement d’accord avec les suggestions de Sophie. Je comprends aussi les résistances de ton patient, je les vie avec une patiente qui pourtant, dit avoir confiance en la rééducation sensitive, mais qui demeure incapable de ne pas mettre de brassière quand elle va prendre une marche, même si elle porte un manteau. Chez ma patiente, les résultats du QDSA fait aux 4 semaines et de l’allodynographie aux 5 semaines commencent à régresser, ce qui m’oblige à revoir ce qu’elle a mis en pratique et ce qu’il reste à améliorer.
    Pour ton patient, l’article d’Agnès Morier qui explique la rééducation sensitive des douleurs neuropathiques peut aider à faire comprendre la méthode.
    Avec le QDSA de 69%, ton patient doit avoir des problèmes affectifs qui s’amplifient et aurait besoin d’un psychologue qui comprend notre approche pour t’appuyer dans la démarche.
    Le lien thérapeutique est primordial si tu veux continuer de le suivre et il doit comprendre que les recherches démontrent les effets positifs de la rééducation sensitive des douleurs neuropathiques même lors de SDRC. Tatoos et massages dans zone allodynique... il n’adhère pas encore à la méthode. Il doit comprendre que tout toucher dans la zone proscrite entraîne des repousses de fibres axonales A bêta qui se dirigent vers des fibres C (au niveau du ganglion spinal) qui elles, ne sont habituellement pas stimulées par un simple toucher. Les fibres C apportent le signal dans la zone corticale qui analyse plutôt l’information comme une douleur. Plus il touche, plus il fait pousser des fibres qui ne prennent pas le bon chemin et que la zone de douleur est sollicitée, développant aussi de plus en plus de terminaison dans la zone douloureuse qu’on ne veut pas stimuler!... Quand j'explique ça, je fais des dessins... et je reviens sur cette explication pratiquement chaque semaine.
    Avec les résultats du QDSA et de l’allodynographie, tu as des arguments pour dire qu’il a le choix de changer (ou au moins commencer à changer) de comportement pour arrêter de toucher et appliquer tes recommandations, ou bien de continuer ce qu’il fait et que tu cesses le suivi.
    Je cesserais l’imagerie motrice puisque le simple fait d’imaginer le membre douloureux peut provoquer des douleurs lors de SDRC.
    Si la névralgie d’Arnold se trouve dans le débordement de la zone du SDRC, effectivement, c’est une conséquence du SDRC selon moi.
    Bonne chance!
    Guyane Mireault, erg et RSDC, Namur, Québec
  • Chère Guyane,

    Tu es nouvellement certifiée. Sois plus prudente dans tes explications ou opinions.
    Tu t'exprimes devant un grand auditoire d’au moins 700 personnes.

    Ce n'est pas au niveau du ganglion spinal que les axones A bêta font synapse avec les fibres C...

    Tu ne peux pas dire " tout toucher dans la zone proscrite entraîne des repousses de fibres axonales..."

    Je ne vais pas me lancer pas dans des explications, je me tromperais. Je te renvoie p:195, 4e édition ( mécanismes neurophysiologiques de l'allodynie ).

    Pour mes patients, je les encourage à écouter la vidéo de Noémie Mermet-Joret ou de lire un article dans leur langue.
    Dans mes explications, j'utilise la métaphore du court circuit ou l'image d'un chemin de forêt devenu route sans issu par multiplication de passages par erreur.

    Désolée de t'embêter

    Laure

  • Bon après-midi Jessica,

    Je dirais que ta sitaution est typique d'un patient de rééducation sensitive:
    Il y a un e centaine de variables et
    TA job est d'extirper, de pêcher, UNE variable sur laquel tu vas travailler.

    A la page 121 de la 4e édition, à la page 14 de la 3e édition de l'Atlas,
    après le signe d'examen clinique de l'allodynographie tu dois formuler une condition. Elle n'est plus une hypothèse:
    SDRC de Budapest de la branche supérieure du nerf cutanl latéral du bras avec allodynie (stde V de lésions axonales).

    tu dois ainsi traiter en premier l'allodynie mécanique
    et rien ne t'empêche de lui donne r la prescription de bouger le mon spossible l'articultion gléno-humérale.

    Tout le reste , tu fais avec, mais trois fois 1 minute pendant ta séance tu insite sur le deux prescriptino d'une allodynie .

    SI il ne vuex pas en respecter une: toucher le moins possible le territoire allodynie, eh bine, c'est très simple:
    tu ne lui donnes plus de rendez-vous.

    Courage

    Claude
    PS: la névralgie occipitale, si il y en a une, tu ne pourra la mettre en évidence seulemnet APREs la disparition de l'allodynie mécanique

  • Bonjour Laure,
    Merci pour ton commentaire qui m’a obligée à retourner à mes livres, notes et articles. Malheureusement, je n’arrive pas encore à me procurer la 4e édition du manuel au Québec. Je suis allée lire l’article de Kohama, I., Ishikawa, K. & Kocsis, J.D. (2000). Synaptic Reorganization in the Substancia Gelatinosa After Peripheral Neeve Neuroma Formation: Aberrant Innervation of Lamina II Neurons by A beta Afferents. J neurosci, 20, 1538-1549, auquel je faisais référence dans ma vulgarisation et où je tentais d’expliquer la régénération maladaptative des fibres A bêta vers les fibres C. Effectivement, ce n’est pas dans le ganglion spinal que cela se produit, mais plutôt dans la corne dorsale de la moelle épinière, au niveau de la lamina III (où sont les fibre A bêta) vers la lamina II a, où se trouvent les fibres C. Désolée pour mon erreur. L’important demeure la régénération maladaptative. L’article explique bien que cette réorganisation synaptique centrale suite à une lésion nerveuse peut contribuer à l’allodynie mécanique (tactile). (J’ai traduit librement). Raison pour laquelle j’explique à mes patients que chaque fois qu’on touche dans la zone proscrite, on peut provoquer une régénération maladaptative, ce qui amplifie le phénomène de douleur. Si j’ai fait fausse route en indiquant à mes patients qu’en situation de SDRC, chaque toucher dans la zone proscrite peut contribuer à cette régénération maladaptative, je veux bien cesser de le dire et de parler plutôt de court-circuits ou de multiplication de passages sans issus. Je leur recommanderai aussi d’écouter la vidéo de Noémie Mermet-Joret. Merci pour ton partage.
    Je prends aussi le temps de corriger que ce qui se passe dans le ganglion spinal primaire est plutôt le phénomène de décharges électriques lors des névralgies, où le ganglion spinal primaire a le pouvoir d’emmagasiner une charge électrique qui éventuellement et spontanément se traduit en décharge électrique efférente. (Ce qui n’est pas vraiment le sujet dans la présente discussion).
    Pour terminer, j’espère que tous ceux qui hésitent à écrire sur ce forum ne s’empêcheront pas d’écrire parce qu’ils ne maîtrisent pas toute la matière... j’aime bien qu’on me confronte dans mes explications, ça me force à appuyer mes dire ou a me corriger si j’avais tort. Mais à l’avenir, j’éviterai de répondre de mémoire et je consulterai d’abord mes livres et notes!
    Au plaisir,
    Guyane
  • Bien sûr, on apprend, on se trompe et moi, la première. Je revendique le droit de se tromper.

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