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allodynie et eau

bonjour
une petite question sur la possibilité pour une patiente allodynique de profiter de bain de pied.
en effet, la condition somesthésique est une névralgie incessante de la branche calcanéenne médiale avec allodynie mécanique.
La patiente estime que les bains de pied dans une bassine d'eau la soulage.
Pour ma part, je souhaite qu'elle ne touche pas la zone allodynique.
est ce que plonger son pied dans l'eau est un toucher?

Réponses

  • Re Marie

    Je n ai aucun éteyage scientifique mais pour moi les bains ne constituent pas un toucher mais un changement de pression globale tant que l eau statique. L eau de la douche est bien plus agressive et plus stimulante. Que penses-tu des bains écossais ? T'arrive-t-il de les recommander ? Si oui dans quel cas ?

    Merci pour ta question Marie

    Maéva
    Toujours en peine qu on lui refuse de revoir ses patients.
  • Si ta patiente a effectivement de l'allodynie mécanique statique (AMS), le bain de pied constitue une source de pression, donc il est habituellement contre-indiqué.

    Il se peut, par ailleurs, que l'intensité de l'AMS soit insuffisant pour que ta patiente se rende compte de (perçoive) l'effet de la pression de l'eau sur sa peau (et puisse augmenter ensuite sa douleur sans qu'elle ne fasse le lien).

    Ou bien, on pourrait tenter d'autres hypothèses à savoir pourquoi elle semble soulagée malgré l'AMS, mais on sort du cadre de la méthode.

    À toi de voir le mieux pour elle.

  • Bonjour,

    Je vais répondre en tant que thérapeute graduée en gestion de la douleur chronique (et non uniquement en tant que thérapeute en rééducation sensitive de la douleur neuropathique).

    1)comme dit précédemment, le bain serait, en théorie, contre indiqué en présence d'allodynie.

    2)votre patiente peut souffrir de douleur neuropathique certes, mais peut aussi éprouver de la douleur en raison d'un trouble musculosquelettique. Le cas échéant, il est possible qu'un bain (froid si présence d'inflammation/œdème ou chaud en présence de tensions musculaires), puissent soulager ses autres douleurs. Cela peut être d'autant plus vrai si la sévérité de l'allodynie est discrète. À noter que peu importe le type de douleur, il est important que celle-ci demeure au plus bas possible pour éviter une neuroplasticité "négative" et ainsi favoriser la création d'une douleur persistante.

    Ce que j'explique à mes patients, c'est de ne pas toucher le plus possible le territoire allodynique, mais si la douleur exacerbe et que l'application de froid/chaud pour 10-15 min les soulage, alors il est permis d'utiliser cette modalité de manière ponctuelle. TOUTEFOIS, si après avoir testé l'application d'une modalité thermique les douleurs ont augmenté, on convient de ne plus l'utiliser, car cela peut nuire au rétablissement. Je maintiens cette façon de procéder tant que du progrès est visible à chaque évaluation. Je deviens plus sévère / revois les modalités dans le cas contraire.

    Certains thérapeutes vont être fermes dans la décision de maintenir la contre indication de toucher. Cela demeure une préférence professionnelle. Je préfère comprendre pourquoi le patient veut continuer de toucher avant de prendre une décision.
  • Merci Marie Claude et Sarah pour vos eclaircissement.
    J'avais en effet mal évalué l'incidence d'un bain écossais. Preuve encore une fois de l'intérêt de ce forum.
    Cette situation décrite nous rappelle la nécessité d'étayer notre interrogatoire. Comme le dis si bien Sara, je me pose la question de pourquoi cela lui fait du bien. Est ce des bains d'eau froide ou d'eau chaude ? La thermotherapie pourrait elle être appliquée autrement ?

    Bref ça fait cogiter comme on dit en France et j'aimerai bien connaître la suite ...
    Affaire à suivre
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