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Bonjour,
je reçois depuis quelques mois des patients présentant des allodynies au niveau de la main et de la plantes des pieds suite a un AVC ayant entrainé une hémiplégie.
Les patients présentent:
Les douleurs neuropathiques spontanés (brulures incessantes) ne sont pas soulagées par le lyrica. Est ce que quelqu'un a des retours avec l'utilisation de patchs de versatis et si oui comment doivent ils être utilisés?
Merci pour vos retours.
Armelle
Réponses
Je conseille régulièrement les patchs de neurodol (équivalent du versatis en Suisse) aux patients avec souvent un bénéfice au niveau de la qualité du sommeil. Le patch est posé le soir, pour une durée de 12 heures, au niveau de la zone de CSVT. Par exemple, pour une zone de CSVT en Th3 antérieure, nous mettons le patch en Th3 postérieure au plus près de la racine nerveuse. Je n'ai pas testé avec des patients ayant fait un AVC, seulement dans des situations d'atteintes des nerfs sensitifs périphériques.
Dis nous si cela apporte un soulagement à tes patients.
Belle journée
Nathalie - RSDC
Bonjour,
Nous avons pour les personnes avec douleurs d'origine traumatique la même expérience que Nathalie, c'est à dire une application sur la zone de CSVT. Avec des résultats variables mais jamais délétères a priori. En revanche pas d'expérience en neuro centrale.
Bonne journée
Fanny
Bonjour Armelle,
Merci pour cette question.
A priori, pour chaque patient, il est important de distinguer la condition périphérique de l'hémisyndrome sensitivo-moteur suite à un AVC. En effet, une hémiplégie n’empêche pas une allodynie. L’important est de savoir poser les bonnes questions : « Quels sont les types de lésions neurogènes sous-jacentes ? », « Quelle est l’importance des lésions corticales sous-jacentes ? » (Spicher, Quintal & Vittaz, 2015). Pour une description plus détaillée, je vous réfère au manuel de Spicher, Quintal & Vittaz (2015, p. 263), sur l’exemple de la causalité exclusive.
Une fois que la condition est émise, le traitement varie selon le territoire délimité de la·les branche·s nerveuse·s lésée·s.
En espérant que cela vous soit utile,
Sarah C., BSc erg.
Références :
Spicher, C.J., Quintal, I. & Vittaz, M. (2015). Rééducation sensitive des douleurs neuropathiques (3e édition) – Préface : S. Marchand. Montpellier, Paris : Sauramps Médical, 387 pages.
Bonjour,
Merci pour vos réponses.
Sarah, si je me concentre sur un seul des deux cas clinique:
J'ai relu le chapitre conseillé sur la cause exclusive.
Comment puis je savoir quel est la part de la lésion corticale? Quel outil faut il utiliser? Ses notions sont peut être abordées lors des formations supérieur au niveau 1.
Merci d'avance pour vos retours.
Armelle C
Lors de ma formation de niveau 2, j’ai compris que les douleurs neuropathiques se traitaient selon le même raisonnement que l’on trouve dans l’algorythme à la page 219 de notre manuel, qu’elles soient d’origine corticale ou périphérique. C’est juste que lors d’atteinte corticale, plusieurs branches nerveuses peuvent présenter des douleurs neuropathiques. Même chose lors de lésions médullaires. On doit s’assurer que notre évaluation nous permette de poser une hypothèse diagnostique de lésion d’une ou plusieurs branches nerveuses dont les signes cliniques prennent leur origine des fibres axonales Abêta.
Il faut évaluer une branche nerveuse à la fois. Donc choisis-en une qui semble plus handicapante pour ton patient. Demande-lui où il a le plus mal et prends cette branche. S’il y a de l’allodynie mécanique sur les branches voisines, tu pourras faire ton allodynographie en partant des extrémités des territoires de distribution des branches voisines en supposant qu’il y a débordement. On apprend ça en niveau 2...
Ensuite, ton 5e point sera identifié dans le centre de la zone de distribution de la branche nerveuse choisie au départ. Tu identifieras cependant la zone de CSVD en-dehors de tous les territoires de distribution des branches nerveuses qui présentent de l’allodynie, en suivant la méthode. Probablement que tu concluras au choix des zones supérieures et inférieures s’il y a de l’allodynie dans les branches cousines et aucune zone disponible en proximal dans le territoire de distribution de ta branche nerveuse.
Les zones où tu recommanderas de ne pas toucher doivent tenir compte des branches nerveuses voisines qui ont aussi de l’allodynie ou qui présentent de l’inconfort.
Ton arc-en-ciel des douleurs devra également partir des zones voisines où il y a de la douleur et graduellement, une branche nerveuse se définira si c’est vraiment un débordement. Sinon, il peut y avoir vraiment plusieurs branches d’atteintes et tu devras trouver l’arc-en-ciel des douleurs dans la zone de distribution d’une branche nerveuse à la fois.
C’est un cas complexe... si je ne suis pas claire, peut-être que d’autres peuvent apporter des précisions. Tu peux aussi poser d’autres questions, on est là pour ça!
Sinon, voir à référer ton patient à un clinicien de niveau 2 ou plus.
Bonne chance!
Guyane Mireault, RSDC, Namur, Québec
Bonjour Armelle,
Je seconde Guyane à propos de l’identification d’une première branche nerveuse lésée (plus embêtante pour votre patient) en vue de traiter l’allodynie mécanique.
Par contre, il est important de premièrement poser la condition pour la branche nerveuse lésée (voir la p.12 de l’atlas ou p.133 du manuel 3ème édition), tout en identifiant s’il s’agit d’un stade II, III, IV ou V. Ainsi, il se peut que le patient présente un stade IV pour une branche, et un stade III pour une autre.
Vous réussirez à différencier les atteintes en questionnant le patient sur le qualitatif de ses douleurs. Les douleurs neuropathiques sont habituellement décrites de cette manière: « sensations de brûlure », « douleurs au caractère électrique » sur la peau. Ces descriptifs vous serviront entre autres à compléter le bilan diagnostique de lésions axonales.
Bonne journée,
Sarah C., BSc erg.
j'ai aussi comme toi régulièrement des patients avec allodynies suite à des lesions medullaires ou cérébrales. C'est souvent difficile d'y voir clair, surtout si tu rajoutes quelques troubles cognitifs là dedans...
La victoire d'une patiente remportée aujourd'hui m'incite à prendre la plume:
c'est une jeune femme qui, suite à un Avc, a présenté une allodynie du Membre supérieur gauche. Au départ, nous avons été incapables de définir une zone plus douloureuse: difficile de définir une condition neuropathique avec ça ! : j'ai donc réalisé une allodynographie a 15g sur les territoires les plus proximaux repèrés comme douloureux au toucher, (nerf cutané post du bras, nerf cutané lateral du bras, nerf cutané medial du bras). En bref une allodynie qui prenait le tiers distal du bras, l'avant bras et la main. Arc en ciel des douleurs orange, stade 4 de lesions axonales avec AMS. L'arc en ciel des douleurs orange se superposait à l'allodynographie.
Nous avons mis en place les patchs en th4, (cela a amélioré ses nuits) , et " ne pas toucher" l'ensemble du MSgauche (dur dur !! en élevant seule une fille de 7 ans) et une CSVD en th 4.
Elle a respecté d'une manière héroïque la prescription. L' allodynographie et l'arc en ciel orange ont diminués de superficie progressivement. Au bout de 10 mois, l'allodynie etait circonscrite à la main, 6 mois plus tard à la branche dorsale du nerf ulnaire. Durant tout ce temps l'allodynographie et l'arc en ciel se sont superposés (quelqu'un a déjà vu ca ? aurait des explications ???) si bien que j'ai fini par ne faire quasi que des arc en ciel orange (l'effet post bilan etait moins violent).
L'arc en ciel s'est alors mis à évoluer au rythme moyen d'une couleur par mois.
Pas loin de 2 ans de traitement et nous attaquons aujourd'hui la rééducation de l'hypoesthesie sous jacente !
Dans un mois nous rentrerons, je l'espère, dans une phase de reeducation plus classique post AVc: reeducation de l'hypoesthesie et surtout reintegration du Ms (prendre un petit objet lui donne actuellement la nausée).
cela a été possible grâce à une ténacité enorme de cette patiente, et aussi si car elle habitait proche du centre.
J'espère que ma petite histoire illustrera les reponses ci-dessus, même si j'ai bien conscience d'avoir parfois flirté avec la méthode!?
Je remercie toutes ces bribes de solutions. C'est ainsi, et seulement ainsi, que notre communauté de pratique continuera à avancer.
Ce que Sarah tentait de vous dire, c'est qu'il n'existe pas d'allodynie mécanique statique causée par une lésion centrale.
En l'occurence, ces patients souffrent, par exemple, d'un AVC. cependant, pendant l'histoire de la maladie, souvent lors de l'hospitalisation une lésion traumatique est survenue. Dans l'histoire d'Amphélise peut-être que la main a été coincée et à lésé la branche dosrale du nerf ulnaire.
L'allodynographie lorsqu'elle devient négative dévoile TOUJOURS uen hypoesthései tactile circonscrite par une esthésiographie secondaire (n=1375 lésions au centre à Fribourg) En conséquence, il y a DEUX lésions. La centrale qui ne provoque d'allodynie mécanique et une deuxième, périphérique, qui est la cause de l'allodynographie positive.
Feu Ronald MELZACK (1929-2019) disait qu'une personne qui souffre d'une sclérose en plaques a le droit d'avoir une épine de rosier plantée sous l'ongle du gros orteil.
N'oubliez pas que l'allodynie mécanique déborde du territoire maximal de provenance cutanée, en général, de l'esthésiographie secondaire anamnestique comme dit notre présidente Evangelia Agneskis, en particulier. L'arc-en-ciel des douleurs nous aide à réduire la surface hypersensible au toucher et de trouver ainsi où se situe l'hypoesthésie tactile sous-jacente sur-ajoutée.
Ce qui est certain: traiter de telles allodynies est plus complexe. C'est ce type de complexité que nous allons aborder au module niveau 4 la semaine prochaine à Fribourg
Bonne soirée et merci pour tous ces partages.
Claude