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Bloc nerveux et rééducation sensitive

Bonjour Claude, toutes et tous,

Dans une autre discussion, Claude, tu mentionnes qu’il est impossible de suivre un.e patient.e en rééducation sensitive en même temps qu’elle reçoit des blocs nerveux.

J’avais compris que le bloc nerveux était déconseillé dans un territoire allodynique.

Si la personne souffre seulement d’hypoesthésie, est-ce à l’encontre de la rééducation sensitive de permettre l’essai du bloc nerveux?

Les patient.e.s nous demandent souvent notre avis. Est-ce qu’il y a des explications qu’on peut leur donner pour déconseiller le bloc nerveux même s’il n’y a pas d’allodynie?

Merci de m’aider, nous aider à comprendre !

Guyane

Réponses

  • décembre 2024 modifié

    Bonjour Guyane,

    Ravi de te revoir le forum :smile:

    Ton post me fait poser pas mal de questions et je te les partage.

    Quand tu parles d'hypoesthésie, tu parles d'une hypoesthésie simple ou l'un
    des syndromes douloureux neuropathique périphériques
    voire d'un SDRC ?
    Est ce que les blocs nerveux vont entraîner une "anesthésie" ? ( Je trouve très peu de littérature avec un niveau d'évidence satisfaisant). Si on revient à la méthode, je me rappelle qu'un SPP supérieur à 75g ne permet pas de proposer de la rééducation sensitive car la neuroplasticité adaptative n'est pas sollicitée. As tu cette notion aussi ?

    C'est vrai que les patients nous demandent souvent notre avis et c'est pas toujours évident de répondre car nos mots peuvent avoir une influence importantes chez le patient et pour notre alliance thérapeutique.
    De ton côté tu penses que tu déconseillerais ou pas en cas d'hypoesthésie ?

    Bonne journée,

  • Guyane, Florent
    À mon humble avis, c'est un ou l'autre, mais pas les 2 en même temps.
    En présence d'une hypoesthésie, on stimule les récepteurs pour induire cette neuroplasticité périphérique adaptative, tel que si bien nommée par Claude.
    Si, parallèlement, on va bloquer la transmission dans le nerf, ça me semble incohérent et contradictoire.
    Je ne crois pas que la considération soit la crainte d'une aggravation des symptômes, mais plutôt simplement d'éviter que les 2 rames de la barque ne pagaient en sens inverse.

    Bonne soirée

  • Bonjour Florent, Orlando, toutes et tous,

    Merci beaucoup pour vos commentaires qui font avancer mon raisonnement.

    En effet, Florent, je ne parlais pas d’une simple hypoesthésie (stade I de lésions axonales Abêta), mais plutôt de névralgies intermittentes, ou incessantes, ou de SDRC (stades III, IV, ou V), sans allodynie.

    Concernant l’anesthésie vibrotactile, nous la considérons à partir de 100 g ou plus au SPP (p. 39 du manuel de 4e édition).

    J’avoue que je ne me suis pas vraiment questionnée sur le but du bloc nerveux. J’ai gardé ma vision en tunnel en me concentrant sur les recommandations et contre-indications relatives à nos évaluations en RSD. Ainsi, j’en suis restée accrochée à des connaissances de base en pensant déconseiller, seulement en présence d’allodynie dans les stades II à V, tout type de traitement dans le territoire allodynique et autres territoires distaux associés que nous identifions comme zone rouge à l’aide de l’Atlas. N’étant pas médecin, je ne me voyais pas en mesure de contre-indiquer un traitement médical jugé utile par les médecins pour calmer les douleurs neuropathiques quand il n’y avait pas d’allodynie.

    Mais voilà que les questions de Florent à propos de l’anesthésie vibrotactile viennent me faire prendre conscience de l’importance d’en savoir davantage sur les autres modalités thérapeutiques, même médicales. Et comme le mentionne Orlando, si le bloc nerveux utilisé pour les douleurs neuropathiques a l’effet d’anesthésier complètement un nerf ou une branche nerveuse, nous ne pouvons plus faire de rééducation sensitive dans le territoire de cette branche si le SPP est de plus de 100 g après le bloc nerveux… La rééducation sensitive est non indiquée en présence d’anesthésie vibrotactile (p.94 du manuel 4e éd.). Je n’ai pas encore lu à propos de l’effet exact du bloc nerveux.

    Quel serait votre avis si le bloc nerveux était prévu dans un niveau supérieur à celui que vous traitez (Exemple: En lombaire alors que vous travaillez dans le domaine sacré)?

    Merci encore pour vos commentaires !

    Guyane
  • décembre 2024 modifié

    Oui, Orlando; absolument. J'aime à parler dans la ligne d'Edgar Morin de co-opération successive - et NON conjointe.

    Autrement, le/la patient·e se trouve dans une dissonance cognitive, comme disent les psychologues, c'est-à-dire:
    Le lundi tu bloques le nerf, le mardi tu tentes de réveiller la peau, le mercredi tu tentes de réveiller la peau, le jeudi tu tentes de réveiller la peau, le vendredi tu tentes de réveiller la peau, le samedi tu tentes de réveiller la peau, le dimanche tu tentes de réveiller la peau,
    ET
    le lundi suivant, tu retournes au Centre anti-douleur te faire bloquer le nerf - car le bloc nerveux la plupart du temps ne tiend pas. Arner, Lindblom - alors IASP's President - et al. (Pain, 1990) écrivaient qu'il était acceptable de tenter jusqu'à 20 blocs nerveux

    En espérant avoir été aidant

    Toute belle St-Nicolas à celleux qui comprennent hihihi

  • D’accord avec toi, Claude.

    L’image de la dissonance cognitive fait tout son sens.

    Merci beaucoup!

    Guyane
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