Chères toutes, chers tous,
Une dame souffrant d’un SDRC depuis 2006 (dx d’algodystrophie sympathique réflexe dans ce temps-là, au niveau d’une cheville), sera une de mes prochaines patientes. Durant la première prise de contact, elle m’informe prendre du mycelium de ganoderme (sorte de champignon) qui lui soulage tellement ses douleurs qu’elle arrive à marcher. Dès qu’elle diminue ou cesse ce produit naturel dispendieux, les douleurs reviennent et elle ne peut plus marcher.
Évidemment, ce n’est pas un produit prescrit par le médecin.
Il est rare d’entendre qu’un produit soulage autant les douleurs, alors j’aimerais savoir s’il vous est arrivé d’avoir des patients qui prenaient ce produit et comment vous avez abordé la situation…
J’aurais tendance à lui laisser prendre son produit s’il lui apporte autant de bien, mais j’ai un malaise parce que ce n’est pas médicalement reconnu et je ne sais pas jusqu’où l’encourager au risque de me mettre à dos son médecin. J’ai lu les pages 138 à 144 de notre manuel et on y indique à la page 142 « Nous avons besoin avant tout, de diminuer la douleur au repos des patients qui nous sont confiés, pour pratiquer notre art d’une manière efficace. »
Qu’en pensez-vous? Avez-vous vécu des expériences semblables, ou avez-vous des commentaires?
Merci!
Guyane Mireault
Réponses
Il est bien entendu que cette réponse n'engage que moi.
Pour moi, peu importe les données scientifiques concernant l'action de cette molécule tant que le résultat es5 la pour le patient. La parole du patient est vraie dans tous les cas.
Par contre concernant la RSD, il me paraît important de traiter et non juste de masquer la douleur. D'où tout l'intérêt de mettre en place la RSD et de la distinguer d'un simple antalgique.
Maéva
Chère autrice, chères toutes, chers tous,
Personnelement, je dis toujours lorsqu'un·e patient·e me demande mon avis sur un tel traitement: "je n'ai rien à critiquer". Si iels insitent, je dis que je suis suffisamment péremptoire dans d'autres situations pour ne pas me prononcer sur ce que je ne connais pas.
Claude, Suisse et baigné depuis tout petit dans la culture de la neutralité
En présence de cette inhibition de douleur, que ce soit par ce produit ou un médicament autre, est-ce qu’il arrive que l’intensité de l’allodynie ou de l’hypoesthésie soit différente qu’en l’absence de prise du produit?
D’après le discours de la patiente, sans ce produit naturel, elle a des douleurs intolérables au toucher et se montre incapable de bouger son MI de la cheville à la hanche. Avec le ganoderme, les douleurs sont calmées au point de pouvoir marcher sans trop de souffrances.
Je suis d’accord avec toi Maeva, que ce produit ne guérit pas, contrairement à notre méthode! Mais jusqu’à quel point ça camoufle la douleur? C’est là que je me demande si les résultats de l’allodynographie seront les mêmes qu’en l’absence de prise du produit…
Je peux me donner 4 semaines d’évaluation pour voir si la RSD est efficace en parallèle avec la prise de son produit naturel…
Guyane, qui a une forte pensée pour vous en France et autres pays d’Europe de l’ouest touchés par les feux et chaleurs intenses!
Chère autrice, chères toutes, chers tous,
Que ce soit de la prégabaline, du tramadol, de l'oxycodone ou du ganoderme, cela ne change rien:
L'objectif est d'obtenir une allodynographe négative le plus vite possible (1e maladie), puis de normaliser la faible hypoesthésie tactile sous-jacente qui est la cause de la 2e maladie: le SDRC de Budapest.
Toutefois, ne soyons pas palliatif, mais curatif. Le SDRC de Budapest a la réputation d'être faussement incurable, car la fiable hypoethésie tactile sous-jacente n'est pas traitée.
A Fribourg en Suisse (690 mètre d'altitude), nous avons enfin 23 degrés, mais nous n'en avons pas fini avec la planète qui brûle. au Centre, PAS de climatisation c'est certain. il y a bien d'autres moyens de rafraîchir, dont l'aération très matinale ... et un bol d'eau et de glaçonsss placé devant le ventilateur
@ tout de suite
Claude, entre vigilance et persévérance
Si je comprends bien, les médicaments utilisés en présence de douleurs neuropathiques (p. 140 à 142 du manuel 4e édition) n’ont pas d’effets sur la couleur de l’arc-en-ciel des douleurs, mais plutôt sur les résultats du QDSA et de l’E.V.A., puisque le patient se présente à nous dans une situation plus confortable qu’en l’absence de sa médication.
Je vais donc traiter cette patiente comme si son produit naturel était un médicament et suivre l’évolution de l’allodynie mécanique statique et de l’hypoesthésie sous-jacente comme nous le faisons normalement quand un patient est aussi sous médication.
Bonne semaine à toutes et tous! Bonnes vacances à ceux et celles concerné(e)s!
Guyane
Est ce que tu sais au bout de combien de temps de la prise cette thérapeutique est efficace?
La question étant est ce qu'elle peut l arrêter le temps de ton évaluation et le reprendre après si le temps d'action est rapide après la prise ?
Surtout pas.
Tout traitement déjà en place qui diminuerait les phénomènes de la douleur sont bons à prendre.
Pourquoi voudirez-vous enlever un médicaments de fond ???
Toutefois, il n'est pas question du tout de proposer une telle médication
C'était au cas où cela "empêche" e bilan des lésion axonales mais je comprend que cela puisse être bénéfique