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Patient qui c’est blessé en octobre 2019 avec diagnostic de «contusion main G». Diagnostic évolue à «neuropathie ulnaire G». Puis devient «Compression nerf ulnaire coude G + loge de guyon G Et compression nerf médian G». En février 2021 il subie une chirurgie de décompression du canal cubital G et une chirurgie de décompression du tunnel carpien G. Post-op M. a une cicatrice d’environ 20cm de long du bras à l’avant-bras G et une cicatrice d’environ 5cm a/n du tunnel carpien G. La cicatrice a/n coude guérit bien sans adhérence, par contre la cicatrice du poignet G est très adhérante et gonfle + devient rouge lorsque M. fait des efforts avec sa main G.
Après plusieurs mois de réadaptation post-op, la condition ne va toujours pas mieux. De plus, 1) M. a développé une «Névralgie brachiale intermittente de la branche antérieure du nerf cutané médial de l’avant-bras G avec allodynie mécanique (Stade III de lésions axonales Aβ). Allodynie normalisée, puis qqles semaines après avoir débuté le traitement de l’hypoesthésie sous-jacente, Sx d’hypersensibilité réapparaissent et Allodynographie refaite (qui n’a toujours pas disparue … plus de 1 an plus tard). 2) en Même temps, M. présente une «Névralgie brachiale intermittente du nerf cutané postérieur du bras avec allodynie mécanique (Stade III de lésions axonales Aβ)» qui est tjrs en cours à ce jour également.
Durant les ex’s en traitement ou ses tâches simples dans son quotidien, M. continue de ressentir des douleurs, des tremblements involontaires à l’effort, des sensations de «tingling», et des chocs qui irradient dans son MSG, parfois du coude à l’épaule G et parfois du coude au poignet G. Le retour à ses activités quotidiennes et au travail demeure impossible pour M. en raison de l’exacerbation +++ de ses Sx douloureux.
Se référant à son Md plasticien pour des réponses, il n’en obtenait pas jusqu’à se qu’elle parte en congé de maternité. Les traitements se poursuivent jusqu’en début 2022 en adaptant nos approches en ergo et physio, mais rien ne va. À son retour de congé de maternité, en mars 2022, le Md n’a tjrs pas de réponses pour expliquer les problématiques de M.. Elle lui répète: «Tout est normal, il n’y a rien à faire».
Puis un jour en mars 2022, le médecin décide de réopérer M. a/n du tunnel carpien G pour «décompresser le nerf» en raison des plaintes persistantes de M. que «ça gonfle et ça devient rouge quand je fais des mouvements avec mon poignet G».
En avril 2022 M. reprend les tx ergo et se plaint de dlr au touché + d’un poing gros comme un petit pois et qui est extrêmement douloureux au toucher (surtout quand M. fait son massage cicatriciel). Il a été soupçonné un névrome, puis la dlr se dissipa graduellement à ce niveau (pas de confirmation médicale sur la nature de ce «petit pois»). Par contre, il a développé une «Allodynie mécanique simple de la branche cutanée palmaire du nerf ulnaire G (Stade II de lésions axonales Aβ)», en traitement actuellement (sévérité INDIGO, 8,7g).
À ce jour, M. est découragé de la situation, ne sais plus quoi faire et ne souhaite pas demander conseil à son Md car il ne fait «qu’empirer à chaque fois qu’il passe sous son scalpel». Il est également encore en ADT avec aucun retour au travail de prévu prochainement (M. est boucher).
De mon côté, j’ai épuisé toutes mes ressources pour tenter de comprendre, d’expliquer, de traiter cette problématique qui commença par une simple contusion à la main et qui est devenue une problématique neuropathique 2ans et 8mois plus tard, sans porte de sortie dans un avenir proche.
Quoi faire? Comment orienter le patient? Comment tenter de rassurer le patient?
Réponses
je m'en excuse d'avance pour ce message plus long qu'à l'habitude.
je souhaitais faire ressortir le parcours de mon patient depuis les 30 derniers mois, car forcément que j'ai passé à côté de quelque chose qui aurait pu/ou qui pourrait aider mon patient à «se sortir de cette situation peu agréable».
En attente de vous lire!!
Véronique
Excuses acceptées Véronique.
Je vais vous faire, petit à petit durant la journée, plusieurs commentaires, car vous présentez un cas d'école duquel la méthode de RSD est née:
En octobre 2019, la contusion de la MAIN gauche et les douleurs neuropathiques associées - vraisemblablement un névralgie brachiale spontanée - ne provenait pas de compression du ... ??? coude ???, voire du poignet (loge de Guyon). C'est pourtant ce qui est enseigné, à tort, lors de la spécialisation en chirurgie des nerfs préiphériques.
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En neurosciences, nous savons que ces crises névralgiques - par essence intermittentes - proviennent d'une décharge du potentiel d'action du neurone somatosensible primaire - dans le ganglion spinal - de l'axone lésé en périphérie. Ce n'est pas la compression qui déclenche la décharge électrique. Du moins, rarement.
Nous sommes en présence de la première complication classique de la chirurgie de décompression du nerf ulnaire "qui passe par là" suite à l'incision dans le territoire de provenance cutanée de la branche antérieure du nerf cutané médial de l'avant-bras.
Cette complication est toujours délicate à aborder surtout que le résultat escompté - et promis - ne s'est pas avéré concluant -, car l'indication était vraisemblablement erronée.
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Techniquement, la sévérité de l'allodynie mécanique sur la branche postérieure est vraisemblablement moindre que sur la branche antérieure. Non ? Il s'agit d'une seule et unique condition avec "débordement" extraterritorial par modulation biochimique de la même famille médiale:
Névralgie brachiale intermittente de la branche antérieure du nerf cutané médial de l’avant-bras G (stade III de lésions axonales Aβ) avec allodynie mécanique.
"Durant les ex’s en traitement ou ses tâches simples dans son quotidien, M. continue de ressentir des douleurs, des tremblements involontaires à l’effort, des sensations de «tingling», et des chocs qui irradient dans son MSG, parfois du coude à l’épaule G et parfois du coude au poignet G. Le retour à ses activités quotidiennes et au travail demeure impossible pour M. en raison de l’exacerbation +++ de ses Sx douloureux."
Il s'agit de démêler rigoureusement les symptômes névralgiques spontanés (surligneur vert sur le QDSA) des symptômes douloureux au toucher (surligneur violet sur le QDSA), car durant le traitement des dernières les premières restent malheureusement inchangées - tant que nous ne diminuons pas l'hypoesthésie tactile cachée sous l'allodynie.
@ tout de suite entre deux séances de traitement.
Si cette chirurgien a bel et bien dit: «Tout est normal, il n’y a rien à faire», elle a doublement tort.
1). Il aurait fallut dire: «Tous les examens sont négatifs, nous ne trouvons malheureusment pas d'explication à vos symptômes».
2). Elle n'aurait jamais dû répondre à la plainte légitime du patient par une intervention chirurgicale à la volée. Les chirurgiens avec qui nous travaillons conjointemant apprennent alors à dire: "Je suis navré, mais je ne peux pas vous soulager avec mon art."
Je ne résiste pas à vous citer Stefan Zweig:
OMBRE & PENOMBRE e-News Somatosensory Rehabilitation, 2006, 3(4)
„Il y a deux sortes de pitié. L’une molle et sentimentale, qui n’est en réalité que l’impatience du cœur de se débarrasser le plus vite de la pénible émotion qui vous étreint devant la souf-france d’autrui, qui n’est pas du tout la compassion, mais un mouvement instinctif de défense de l’âme contre la souffrance étrangère. Et l’autre, la seule qui compte, la pitié non sentimen-tale, mais créatrice qui sait ce qu’elle veut et est décidée à persévérer jusqu’à l’extrême limite des forces humaines.“
„Es gibt eben zweierlei Mitleid, Das eine, das schwachmütige und sentimentale, das eigentlich nur Ungeduld des Herzens ist, sich schnell freizumachen von der peinlichen Ergriffenheit vor dem fremden Unglück, jenes Mitleid, das gar nicht Mitleiden ist, sondern nur instinktive Ab-wehr des fremden Leidens von der eigenen Seele. Und das andere, das einzig zählt – das un-sentimentale, aber schöpferische Mitleid, das weiß, was es will, und entschlossen ist, geduldig und mitduldend alles durchzustehen bis zum Letzten seiner Kraft und noch über dies Letzte hinaus.“
Comme promis, voici le dernier commentaire sur ce cas d'école.
Ce que je lis Véronique: "J’ai épuisé toutes mes ressources pour tenter de comprendre, d’expliquer, de traiter cette problématique". C'est beau de le dire.
Je pense que c'est le moment de e référer pour un 2e avis de rééducation sensitive de la douleur (je ne consulte pas par internet, mais je pense que la condition actuelle est incomplète).
Si cela t'est possible, je te suggère 1). la RSDC de Physiothérapie Universelle qui a travaillé 8 semaines dans notre Centre ou 2). Le Centre à Montréal qui exerce cette méthode depuis 2009.
En Suisse, j'ai une consultation nationale et internationale les mercredis après-midi, voire les lundi aprés-midi où je reçois, notamment, les patientes des autres RSDC suisses. Cela prend un rapport. Il y a quatre options: 1) tout arrêter 2) débuter un ttt dans notre Centre avec des séances hebdomadaires en co-thérapie alternée 3). débuter un ttt au Centre pour retourner le plus vite possible chez la RSDC qui me l'a référée 4). Retour direct à a RSDC. Tout ceci se négociant bien sûr avec la·le soigné·e.
Pour faire suite à ton questionnement face à ce cas complexe, puis-je te poser quelques questions pour clarifier la situation? Je sors ici de votre devoir Q & A qui tournait autour du lien thérapeutique, pour revenir sur la technique de la méthode. Peut-être as-tu reçu d’autres réponses depuis dans le cadre de ton cours? Sinon, voici mes questions:
1) Est-ce que ton patient évite de toucher toutes les zones relatives aux territoires allodyniques trouvées? Incluant le port de manche… éviter les activités bimanuelles, etc?
2) Où lui fais-tu faire la CSVD?
3) Combien de points avec ton monofilament te permets-tu de faire durant une même session? (Combien d’allodynographies et ou d’arc-en-ciel des douleurs?)
4) Quelle(s) condition(s) exactement as-tu choisi de traiter parmi les différentes branches lésées?
5) Est-ce que ton patient applique une crème à base de lidocaïne ou autre prescrit par son médecin? Si oui, où et quand est-elle appliquée?
6) Quand tu parles des « ex’s durant son traitement ou de tâche simple dans son quotidien » qui provoquent des tremblements, de quels exercices et activités s’agit-il exactement?
7) À quelle fréquence vois-tu ce patient maintenant?
8) As-tu eu la chance de refaire le QDSA avec les conseils apportés par Claude? Si oui, qu’en as-tu déduit?
Peut-être qu’avec ces réponses, nous pourrions te guider en attendant que tu trouves une autre forme de soutien plus rapproché…
Au plaisir de te relire!
Guyane Mireault, RSDC, niveau 3, Namur, Qc
Qu'en est il de ton patient et de toi ? As-tu pu retrouver 1 fil à tirer de la pelote ?
Maéva