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Bonjour,
Cette question est en lien avec mon identité professionnelle. En effet, je travaille maintenant en pédiatrie et je me demande en tant qu’ergothérapeute et RSD comment aborder ces questions de douleurs neuropathiques avec les jeunes. J’ai pu voir que quelques enfants et adolescents avaient bénéficiés de cette technique sur le forum.
Aujourd’hui, mes questions sont : comment faire passer le QDSA chez les plus jeunes ? Il y a-t-il un âge minimal ? Il y a-t-il des données probantes avec les enfants ?
Nous nous posons régulièrement la question de l’adhésion de la personne suivie, dans ce cas là, il faudra aussi que les parents adhèrent au suivi et à la rééducation. Comment faire si un des parents n’est pas facilitateur dans le traitement ?
Je vous remercie d’avance pour vos réponses,
Belle soirée à tous,
Réponses
Bonjour,
L’approche pour un mineur est en effet bien différente ! Je n'ai pas l'occasion d'être dans cette situation mais tes questionnements me semblent cruciaux.
Si je m'imagine dans ta situation, je pense que je prendrais des temps séparés. Ceux avec l'enfant seul, ceux avec les parents et ensemble. En effet, le vocabulaire et les explications seront bien différentes en fonction de la personne à qui tu t’adresses. Les mots utilisés pour les adultes pourraient mettre l’enfant dans l’incompréhension et inversement la simplification du vocabulaire pourrait être mal interprétée par les parents.
Le lien thérapeutique est alors à tisser avec tous les protagonistes. Quel challenge !
L’analyse de l’environnement et des habitudes de vie me semble essentielle, permettant d’intégrer au mieux la méthode dans le cadre familial.
J’ai hâte de lire d’autres réponses car la question est complexe !
Bonjour, Je ne sais s'il y a un âge minimal pour le QDSA, mais le vocabulaire peut être assez difficile pour un jeune enfant. Il y a une version pédiatrique du DN4, illustré, super intéressante pour les 5-12 ans. Je ne l'ai pas encore utilisé pour être honnête, mais les illustrations sont bien faites et pourraient nettement améliorer la compréhension de l'enfant. Ça pourrait être un très bon départ pour la communication thérapeute-enfant.
https://pediadol.org/questionnaire-dn4-douleur-neuropathique/
Bonjour,
la pédiatrie n'est pas vraiment mon domaine de prédilection mais je trouve le sujet fort intéressant. A vrai dire, ma compagne qui a travaillé dix ans dans un hôpital pour enfants (Réunion) n'a pas le souvenir d'une seule prise en charge spécifique sur des douleurs neuropathiques. Et c'est bien dommage.
Bien souvent, les douleurs neuropathiques émergent en symptômes qui sont "retranscrits" par le patient capable de situer, de caractériser et de quantifier ses douleurs. L'accès aux douleurs vécues de l'enfant sont de fait certainement moins perceptibles. Pourtant il ne me semble pas que les enfants soient exempts des 7% de la population mondiale qui souffrirait des douleurs neuropathiques.
Un enjeu de taille donc pour les RSD travaillant en pédiatrie. La logique aristotélicienne prend un autre visage et le dialogue se complexifie.
Peut être que l'utilisation d'outils facilement accessibles à l'enfant (images, métaphores, textures, jeux notamment pour les exercices de rééducation...) pourrait aider le thérapeute.
La question que je me pose est la suivante : a quel moment l'enfant est-il capable, est-il suffisamment conscient de son corps avec l'acquisition de capacités de concentration suffisantes pour mener une rééducation telle que la méthode de rééducation sensitive ?
Bonjour
Voilà un sujet intéressant.
J'ai été amené une fois à faire un bilan chez un enfant de 4 ans dans les suites de lésions neuro périphériques et vasculaires de la main. Je n'ai pas fait le QDSA mais j'ai discuté avec l'enfant et ses parents.
Et je me suis surtout basée sur ses réactions lors de l'application des esthésiomètres. Et je me suis saisie de son vocabulaire : "ça pique, j'aime pas ton fil, ma main me gratte..." pour évaluer ses sensations. Mais il est vrai qu'un outil adapté serait pertinent.
Bonne journée
Sarah
RSDC
L'échelle de Wong & Baker, Pediatr Nur 1988 a été créée à cet effet:
Annexe XII de la 4e édition.
Sur le sujet, il y a aussi:
Spicher, P. (2002a). Le phénomène de la douleur chez l’enfant. De l’organisation temporelle aux moyens de faire face. Thèse de doctorat présentée à la Faculté des Lettres de l’Université de Fribourg, Suisse. Bibliothèque Cantonale Universitaire réédité sous : Spicher, P. [2010]. Le phénomène de la douleur chez les enfants : ou comment l'enfant apprend à gérer la douleur. Sarrebruck : Éditions universitaires européennes.
Spicher, P. (2002b). Le phénomène de la douleur chez les enfants. Fribourg : Imprimerie St-Paul.