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Bonjour à vous tous,
Je travaille en clinique privée. La majorité de la clientèle provient d'un assurance accident de travail (CNESST) ou accident de la route (SAAQ). Bien que la connaissance de la rééducation sensitive chemine au Québec, il appert que nos assureurs ne soient pas toujours en mesure de nous soutenir dans cette approche. Aussi, malgré que le montant octroyé pour une rencontre avec un client assuré soit limité, je choisis d'offrir cette approche quand même. Cependant, il est très rare que j'arrive à 'terminer' un dossier d'allodynie, chez un client référer via un assureur. En effet, comme on le sait, cela peut prendre plusieurs semaines pour changer de couleur dans l'arc-en-ciel, et pour un client avec une atteinte sévère, on peut donc parler de suivi de plusieurs mois.
Comme la condition n'est pas toute de suite repérée comme une candidate pour la rééducation sensitive, il peut s'être passer des mois avant que le client soit référé en ergo pour cette approche. Alors, trop souvent, l'assureur demande une expertise dans le dossier et le médecin expert consolide la lésion avec des séquelles alors que le processus de rééducation sensitive allait bon train. Ou pire encore, l'expert recommande une arthrodistensive de la capsulite ou un EMG, par exemple. Et lorsque cette recommandation vient d'un médecin appelé en expert, l'assureur est tenu d'offrir le service au travailleur.
Chaque fois, qu'un client quitte en cours de parcours, la possibilité de poursuivre à ses frais lui est offerte. Rarement cela se concrétise. J'hésite parfois à prendre en charge un client référé mais je ne peux m'y résoudre sachant que le travailleur fera assurément du sur place avec ces autres interventions. Ainsi donc, j'espère que les enseignements et connaissance acquises au cours des semaines lui seront tout de même utiles même une fois le suivi terminé.
Pour le moment, en 2 ans de rééducation sensitive avec des clients CNESST, j'ai pu 'terminé' 2 cas. J'espère que ce nombre augmentera!
Réponses
Nous faisons face également à ce genre de situation , je travaille dans le même contexte clinique que toi.mais si cela peut t’encourager avec les années on finalise de plus en plus de dossier d’assureur(Prive ou public). L’éducation aux référents, les séances d’information faite à la CNESST, clinique de douleur et autres référents nous ont permis de mieux faire connaître la méthode et nous permettre d’avoir le temps d’améliorer la condition de nos patients. La persévérance fini par donner des résultats en tout cas dans notre cas ça fonctionne. Bonne continuation
Bonjour Martine,
Oui c'est vrai que ça arrive que des assurances vont fermer avant la fin, mais depuis que je fais de la rééducation sensitive (2018), j'ai pu finir beaucoup de cas. En fait, c'est même les médecins ou les assureurs directement qui me font les références. À plusieurs reprises, les évaluations par les experts ou le BEM ont suivi mes recommandations en voyant les progressions et m'ont permis de continuer. Dans un cas SAAQ, j'ai même pu avoir des séances supplémentaires que les blocs de base, ce qui est très rare!
Ou d'avoir un(e) ergo qui connaît la rééducation sensitive et qui travaille chez l'assureur
Mais sérieusement, les assureurs fonctionnent par conditions de santé indemnisées ou acceptées, et chaque assureur a ses propres critères d'admissibilité. Des fois, ce n'est pas tant le fait qu'ils n'y croient pas, mais plutôt que c'est un diagnostic qui n'a pas été accepté. Et pour cela, ça devient du médico-légal...des conditions de santé conséquentielles à la condition intiiale...des changements de diagnostics...etc.
Comme Sophie dit, il faudrait des changements systémiques, mais faudrait que les assureurs changent leurs règles. Les thérapeutes avons toutefois un rôle d'éducation auprès des patients(es) et pouvons au moins leur émettre nos recommandations, même si un assureur décide de ne pas payer les frais des traitements.
Pavly
RSDC
Tout cela résonne beaucoup pour moi! Je suis dans la même situation. Pour le moment, je n'ai pas encore réussi à "terminer" un dossier. Tout comme toi Martine, j'offre la possibilité au patient de continuer les suivis à ses frais. Habituellement, les patients me disent qu'ils vont rappeler, mais ne le font pas. Par contre, avec mes meilleures communications avec le médecin, j'ai un dossier où le médecin poursuit seulement l'ergo pour que je continue les suivis!!! Il y a de l'espoir
Bonjour Martine,
Je travaille également en clinique privée avec une clientèle principalement CNESST-SAAQ et dernièrement je réussi à me faire accorder des «contrats spéciaux» auprès des organismes payeurs. Ce que je fait: dès que je commence l'approche de rééducation sensitive, j'appelle les conseillers et je leur explique en quoi ça consiste, puis je rediscute avec eux à chaque 1-2mois pour décrire l'évolution.
Récemment j'ai réussi à avoir un bloc 3 avec la SAAQ échelonné sur 6mois (et non pas 3mois max) avec l'accord de la conseillère et je suis en processus pour un 2e Bloc 3 qui sera également échelonné sur 6 mois. Pour se faire, j'ai envoyé avec mes rapports SAAQ une copie des cartographies que je faisais avec la patiente pour qu'ils puissent mieux visualiser les progrès (C'est un cas de SDRC sévère ... débuté il y a 1 an à 0,03g a/n de tout l'avant-bras jusqu'au bout des doigts... qui me prend en moyenne 6mois par niveau à normaliser.)
Du côté de la CNESST, j'ai invité la conseillère sur place à la clinique et je lui ai montré concrètement ce qu'on travaille avec le patient, les cartographies et comme le tout fonctionne. Suite à cela, j'ai réussi à me faire autoriser un contrat de «2e ligne» pour réaliser les traitements de rééducation sensitive.
Évidemment ça ne marche pas avec tous, mais ça vaut toujours le coup de s'essayer..