Le médecin de notre centre de rééducation pratique depuis environ un an des injections de toxines botulinique sous cutanée pour faire diminuer les douleurs neuropathiques type allodynie. Jusqu’à présent il attendait notre feu vert pour le faire, c’est-à-dire quand nous n’avions pas/plus de résultats favorables dans nos cartographies et que le QDSA n’évolue pas.
Mais la semaine dernière, nouveau patient, première séance avec découverte d’un petit territoire allodynique (10cm carré) d’une sévérité légère (15.0g) et d’une hypoesthésie décrite sur toute la longueur du nerf sciatique (pas encore bilanté). Beaucoup de travail en perspective.
A la fin de chaque première séance nous débriefons avec le médecin et le patient. Sauf que cette fois-ci, le médecin impose les injections de toxine dans un mois. Il me met face à un ultimatum devant le patient, « si ça ne va pas mieux dans un mois, on pique ».
Je me suis sentie très agacée et en colère face à cette situation, de ne pas m’en avoir parlé avant et de me laisser si peu de temps.
Comment réagir dans ces cas la ? Je n’ai pas osé dire non face au patient pour éviter un désaccord et perdre sa confiance.
Je n’ai plus qu’à espérer que dans un mois nous aurons une évolution...
Réponses
Je suis d'accord avec toi de ne pas t'être objecté devant le patient. Il ne saurait sans doute plus à qui faire confiance après... Je pense toutefois que ça vaut la peine d'en reparler au médecin et de vous remettre d'accord sur vos protocoles à suivre.
Par ailleurs, est-ce qu'il a eu de bons résultats dernièrement avec les injections qui le pousse à y recourir si rapidement?
Isabelle
Je comprends bien ta colère, je l'ai déjà vécu aussi. Parfois, le moment venu, j'arrive à convaincre le médecin à repousser un traitement en lui présentant les preuves objectives du succès de la rééducation sensitive, les avantages détaillés de reporter les injections et les désavantages possibles d'infiltrer immédiatement.
Je te suggère d'essayer.
Et je suis intéressée à savoir s'il a de bons succès avec les toxines botuliniques.
Merci de nous faire le suivi de ton cas.
Véronik
Bonjour,
Quel dommage! Premièrement, l'approche de rééducation sensitive nécessite quand même une certaine discipline et donc un certain effort de la part du patient. Aussi, comme tous les patients, la perspective d'une solution 'injectée' et donc, sans effort et sacrifices, aura sans doute pour effet que le client ne s'investisse pas autant dans le protocole. Par ailleurs, le médecin, en ne laissant que très peu de chance à l'approche de rééducation sensitive, donne l'impression qu'il n'y croit pas vraiment, et ce devant le patient. La confiance du client dans son plan de traitement étant primordiale, cela amenuise d'autant plus tes chances de succès.
Si tu arrives à des résultats favorables dans ce dossier, c'est que tu es très bonne pour expliquer et convaincre le client que ton approche vaut la peine. Bonne chance!
Chères Lisa, Isabelle, Véronik, Martine, toutes et tous,
S'agit-il d'un abus de pouvoir, de stratégie thérapeutique ou tout simplement d'un imprévu prévisible ?
Lisa écrit: "le médecin impose les injections de toxine dans un mois".
La méthode de RSD ne comporte pas de preuve - niveau 1a -, mais des données probantes. Qu'en est-il des injections de toxine sous-cutanées à la mode ? Certainement pas des données probantes très élevées. Nous avons cherché et à ce jour, nous n'avons pas de publications à intrégrer dasn la 5e édition du prochain livre sur les paradigmes, évaluations et traitements des douleurs neuropathiques. Depuis 1996, les choix thérapeutiques ne reposent plus sur le fait de croire ou ne pas croire en un traitement.
En Suisse, nous travaillons dans un cadre de thérapie déléguée. Il y a quelques mois, un médecin prescripteur a agit de la sorte en se lançant peu de temps après sa prescription de rééducation sensitive dans des blocs nerveux. J'ai pris le téléphone et lui ai expliqué que "ça ne marche pas ainsi": il ne peut pas d'une main nous référer un patient et de l'autre nous le reprendre avec un autre traitement incompatible avec ce qu'il vient de prescrire. Il s'agit de co-opération successive.
Ce médecin n'a pas cessé pour autant de nous référer des patient·es. Désormais, il respecte ses prescritions et, tout comme son chef de service, nous demande par téléphone, si il peut intervenir dans notre traitement - ou PAS.
Respecter ? signifie étymologiquement regarder à deux fois.
Sur les 4 cas, 3 ont dit etre soulagés, ils décrivent une diminution nette des douleurs (allodynographie négative pour 2 patients sur 4) laissant la place à une hypoesthesie.
Pour moi cela reste une solution transitoire quand le patient souffre trop, cela lui permet de faire une pause (de dormir) pour reprendre des forces et se lancer de nouveau dans la rééducation sensitive quelques mois plus tard.
Le médecin croit vraiment en la méthode, ce n'est pas le probleme heureusement. Il a manqué de tact cette fois ci... Mais vous avez raison, il faut qu'on arrive à trouver un temps pour écrire un Protocole précis. Nous l'avions déjà évoqué mais le temps manque comme toujours. Cela me motive à insister.
Merci pour vos réponses.
Lisa RSD
J'insiste lourdement, comme disait Stephen Hawkins: l'existence deDieu est hors sujet en physique quantique.
Corollaire: croire en la méthode de RSD - ou non - est hors sujet, depuis 1996, lors du choix qu'un traitement pour un·e patient·e.
Des injections de toxines botulinique dasn ces situation présente une niveau 5 de données probantes (UN point de vue d'UN expert) - ni plus ni moins.
Au niveau pratico-pratique, mettez, s'il vous plait, toutes et tous une synapse d'inhibition, sur ce terme de "croire en la méthode", qui n'a plus lieu d'être depuis le siècle dernier, depuis une génération.
Je rectifie : le médecin nous soutient à pratiquer la méthode de rééducation sensitive! *