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Je me souviens de cette dame qui m’a été référée par un chirurgien-orthopédiste après un ROFI du poignet droit et qui présentait de la raideur au poignet avec des douleurs très importantes. Mon constat après évaluation: SDRC de Budapest de la branche dorsale du nerf ulnaire droit (stade V de lésions axonales Aβ) avec allodynie mécanique. La méthode de traitement proposée est expliquée à madame et elle accepte d’y adhérer. Le traitement débute et malgré quelques ajustements en cours de route, nous constatons une amélioration a/n de son allodynie.
Par contre, la mobilité de son poignet est devenue de plus en plus limitée et les douleurs spontanées toujours aussi importantes. Devant la lenteur de l’amélioration (je suppose ??), son orthopédiste la réfère à une” clinique de la douleur” où elle recevra des blocs veineux combinés à des manipulation de son poignet. Il ne demande toutefois pas l’arrêt du suivi avec moi en ergo.
Madame me réitère sa confiance en moi et le fait qu’elle veut poursuivre la rééducation sensitive mais elle souhaite aussi faire l’essai de cette autre approche qui lui redonne espoir “que ça s’améliore plus vite!!”
Bref, je n’ai pas su faire face. Peur de briser son bel espoir, son nouveau sourire. Je pense aussi avoir tenter de ME faire croire que si son bras était sous anesthésie, ce ne serait peut-être pas si pire que ça pour son allodynie et son SDRC…😉 . Au fond de moi, je savais bien que ça n’irait pas... et ça n’a pas bien été. Amélioration de la mobilité du poignet certes, mais aggravation importante des douleurs et suivi avec moi qui s’est terminé... en queue de poisson.
Cette tranche de vie n’est pas vraiment une question mais peut-être vous rappelle-t-elle une situation vécue?
Bonne journée
Réponses
Salut Isabelle,
je crois que chaque patient(e) a le choix de son traitement, en autant évidemment que l'information pertinente lui aie été présentée, avec les impacts de son choix. Ça restera un choix libre et éclairé.
Dans le cas de cette patiente, il y avait 2 besoins, avec 2 traitements opposés, mais tout à fait adéquat selon le symptôme à traiter: la douleur, et le manque de mobilité.
C'est pourquoi, j'aime bien éduquer mes clients(es) sur les avantages, mais aussi les avantages du traitement et des autres modalités. Et s'il y a contrindication d'autres approches pendant qu'on traite un SDRC ou une allodynie, je le signifie en premier au client et ensuite au professionnel concerné.
J'espère que ça t'aide.
Pavly
Oui, c'est vrai que son manque de mobilité était très dérangeant pour elle et elle focussait beaucoup là-dessus. Merci pour ton commentaire. Ça m'aide à réfléchir à la situation différemment.
Isabelle
Que ton vécu me parle !! J'y ai d'ailleurs fait face en début de semaine avec ma patiente présentant un SDRC des branches calcanéenes médicales et latérales ainsi que du nerf péronier superficiel avec allodynie sur les 3 branches. Je lui explique la méthode, elle l'entend et y consent. Son médecin, 6 semaines après nos débuts lui propose un ENMG pour voir où est "bloqué le nerf", ce qui "permettrait d'expliquer ses douleurs". La patiente très envieuse de savoir y consent, après avoir été clairement éclairée que son choix pourrait lui faire voir une aggravation de son allodynie.
En Suisse en tout cas, le patient est participatif à son traitement et peut choisir pour une thérapie ou une autre. Je respecte son choix et serai la au besoin, si les douleurs sont de nouveaux exacerbées ou non...
Parfois dur choix, mais choix a respecter
Oui, tu as bien raison! C'est là où il faut apprendre à lâcher-prise:)
De ma position de formateur, je me permets de rétro-agir.
Comme il y a eu une avalance de messages (plus de 120), je me permets de me répéter:
Lâcher-prise ?
Fabrice Midal dans Sauvez votre peau devenez narcissique, répondrait: "Lâcher quoi, Isabelle?" .
D'autres concepts sur la gestion de la relation thérapeutique seraient plus informatifs.
Chaque concept a son essence, son sens et son univers de sens.
A commencer par le concept de douleur à éviter à tout prix pour aller plus loin. Etait-ce une sensation de raideur ? une raideur mesurable, quelles douleurs spontanées ? A la suite de quoi un traitement approprié pourrait être proposé.