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« Une sourde agressivité va poindre ça où là. Le patient va redescendre d’autant plus bas dans sa déception qu’il est monté plus haut dans ses attentes. Le désamour du client va se manifester par des incartades au traitement, des oublis de séances, des reproches de manque d’attention à l’égard du thérapeute, de manque de considération, de désintérêt, de jalousie voire d’agressivité. Si une dépendance idéale-frustrée s’est installée, notamment sur la base d’une névrose œdipienne ou d’une relation de transfert borderline, le client peut également faire échouer le traitement afin de pouvoir continuer à respirer dans l’aura merveilleuse du thérapeute-sauveur tout en continuant à revendiquer de manière vengeresse davantage d’attention. »
J’ai pu suivre un patient venu pour des douleurs neuropathiques (névralgie cervico / névralgie brachiale) liées à un accident de travail. Lors de sa première hospitalisation il y a 8 ans, aucune amélioration n’a été observée. Le patient s’en est remis exclusivement à son chirurgien qu’il a suivi jusqu’en métropole pour se faire implanter un neuro stimulateur médullaire...
Je constate malheureusement aujourd’hui que le neuro stimulateur ne diminue pas ses douleurs neuropathiques, je lui présente alors la méthode de rééducation sensitive. Il semble y adhérer rapidement.
Mais lorsque nous lui évoquons, après les évaluations, qu’il va pouvoir faire ses exercices d’auto rééducation « seul » à la maison et que son hospitalisation au CRF n’est pour le moment pas justifiée le patient a changé de comportement vis-à-vis des thérapeutes et de l’institution. Un profond sentiment d’injustice a émergé « pourquoi lui qui souffre vraiment depuis tant d’années ne pouvait-il pas bénéficier d’une prise en charge complète en structure alors que d’autres patients qui viennent pour une épaule restaient plus longtemps ? »
Avez-vous déjà eu ce genre de patients là ? Comment gérez vous ces attitudes ?
Réponses
Il a permis a des patients d avoir une rééducation mais aussi un cadre de vie que pour certain ils n avaient jamais connu.
L accès à un lit chaud et propre, à de l alimentation correcte, a des personnes qui s intéressaient enfin à eux.
Pour tous ces patients quitter le centre de rééducation étaient impossibles. Jamais ils n avaient été aussi bien. Du coup les rééducations prenaient des temps monstrueux.
Il a fallut du coup être bien plus sévère avec nos patients. Se baser sur des critères objectifs des bilans pluridisciplinaires pour savoir qui garder ou non.
Les conditions sociales ont souvent été des critères de prolongation de séjour.
Malgré toute la frustration de ton patients, pour moi seuls des critères / bilans objectifs pluridisciplinaires peuvent lui expliquer la raison de son retour à domicile
Bonjour Frank et Orphélia, toutes et tous,
Nous reconnaissons bien un passage tiré du document sur le lien thérapeutique, à propos de l'idéalisation-disqualification...
J'ignore si des services externes en clinique privée ou au public sont disponibles dans votre région, mais pour éviter la disqualification, peux-tu parler des ressources les plus près qui seraient disponibles pour la poursuite de la rééducation sensitive des douleurs neuropathiques? Ainsi, ce n'est pas toi qui "abandonne" le patient comme il pourrait le penser, c'est lui qui fait le choix de trouver le moyen ou non de poursuivre ses traitements en externe...
Je sais bien que ce n'est pas toujours aussi facile, il ne pleut pas de services externes en RSD et les patients n'ont pas tous les moyens de se payer des services en privé...
Merci pour ce sujet!
Guyane, RSDC niveau 3