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Motivation du patient

Bonjour,

J'aurais aimé échanger sur l'aspect motivation du patient. En effet, certains patients peuvent venir nous rencontrer sans vraiment savoir pourquoi ils sont là. "On" les a orienté, "on" leur a parlé de... d'ergothérapie, seulement quand ils arrivent au rendez-vous, ils ne savent même pas avec qui ils ont rendez-vous ni dans quelle discipline. La motivation du patient est-elle seulement dépendante de la qualité de l'alliance thérapeutique? Nous pouvons influer sur la motivation mais je pense que nous en pouvons pas être seul porteur du projet thérapeutique. D'ailleurs, Le concept de relation thérapeutique a évolué en même temps que la psychologie et la psychothérapie, passant d’une psychologie à « une personne » où la confiance dans le thérapeute se justifiait par une position d’expert, à une psychologie à « deux personnes » où l’accent est mis sur une relation intersubjective dont l’implication mutuelle aboutit à une co-construction (De Roteh, 2000)
Sur quels critères se basent t'on pour estimer que le patient est suffisamment motivé et impliqué dans la relation thérapeutique?

J'étais partie du principe que tant que le traitement évolue positivement, il est dans l'intérêt du patient de poursuivre même si le temps de traitement s'avère plus long. Qu'en pensez-vous?

Réponses

  • Petite réponse courte pour mettre les pieds dans le plat:
    et pourquoi ne pas demander tout simplement au patient : Vous êtes prêt à ce qu'on travaille ensemble avec tout ce que ça implique (assiduité dans les stimulations, adaptations de sa vie, etc...)?
    Parfois ce n'est pas le bon moment...

    Amphelise (rsdc) qui a été très intéressée par ton post
  • Bonjour Eloise,

    J'ai lu récemment un mémoire qui traite cette notion de motivation et plus précisément d'engagement du patient, cela pourra peut être t'apporter des réponses:
    Voici la bibliographie, tu peux le retrouver dans les articles de la formation :

    • Lamonerie, M. (2016) Douleur neuropathique : apport de l’ergothérapie pour la prise en charge des patients souffrant d’allodynie mécanique.

    Parmi les réponses que cet article m'a apporté il y a cette notion de visibilité de l'acte et de "sens" pour le patient de l'acte a réaliser. Ainsi je dirai que la motivation s'appui sur la l'alliance thérapeutique mais aussi sur la connaissance de la rééducation en elle même. Pour moi il est de notre rôle de lui permettre de donner un sens à cette rééducation en lui expliquant les tenants et les aboutissant et seulement à ce moment il pourra réellement s'engager dans celle-ci. A mon sens il est donc normal de voir des patients arrivés en consultation sans savoir pourquoi ils sont là.

    155 mots
    Elvina
    Rééducatrice sensitive en formation

  • Bonjour,
    Lors du bilan je questionne toujours la motivation du patient. En lui demandant de formuler ses attentes. Dans certains cas, le patient répond qu'il ne connait pas l'ergothérapie , qu'on l'a orienté. Dans ce cas j'explique le but de l'ergothérapie, et je lui redemande pourquoi il pense avoir été orienté ici.
    En plus des différentes étapes de la Rééducation sensitive, j'essaye de faire une MCRO. afin d'avoir des objectifs plus concret pour le patient, et plus facilement mesurable pour lui. Dans ce cas je demande au patient de définir ses propres objectifs, ce qui le rend acteur de l'accompagnement.
    Je pense que rendre plus acteur le patient favorise la motivation et l'implication.

    Pour ta dernière question , je suis d'accord avec toi, même si dans le cas d'un traitement plus long , je refait le point sur les prescription pour voir si elles sont bien comprise et appliquée.

    Manon

  • Bonjour,

    Tout comme Manon j’utilise d’autres outils qui vont permettre au patient de cibler des objectifs réalisables par l’intermédiaire de la MCRO (importance, rendement, satisfaction —> et surtout pourquoi). Établir un profil occupationnel afin de permettre à la personne de préserver son autonomie dans ses AVQ.
    Je pense que ces outils vont favoriser son engagement, sa motivation dans la prise en charge. La réévaluation régulière importante.
  • Bonjour Eloise,
    En addition aux réponses postées précédemment, je te renverrai vers une définition (je fais souvent cela, lorsque j'hésite : je reprends à la base avec une définition, en regardant l'étymologie du mot ...).
    Donc," L'alliance thérapeutique désigne le processus interactionnel qui lie patient et thérapeute autour de la finalité et du déroulement de la thérapie. Souvent synonyme de relation thérapeutique, il croise aussi les concepts d'empathie, de relation d'aide et de transfert" (Collot, 2011).
    Ainsi, cela vient appuyer cette idée de co-construction dont tu parles. Je sollicite régulièrement mon patient pour sonder sa motivation, par petites touches "comment se sont déroulés les exercices?" ou encore "vous avez pu réaliser à la fréquence dont nous avions parlé?" etc... Et dans les réponses données, je vais être attentive au verbal, au para-verbal et infra-verbal.

  • Sur ce thème, le texte
    Co-thérapie avec, tour à tour, trois co-équipières :
    avantages et inconvénients

    écrit à huit mains:
    deux thérapeutes de France et du Québec et deux soignées d'Espagne et de Suisse
    pourrait peut-être vous parler et constituer un objectif à moyen terme - si vous ne l'avez pas déjà lu.

    https://neuropain.ch/sites/default/files/e-news/girard_et_al._somatosens_pain_rehab_18_3.pdf

  • juin 2022 modifié

    Chère Éloïse, toutes et tous,

    J'ai aussi commencé à utiliser la Mesure Canadienne du Rendement Occupationnel (MCRO) dans la dernière année auprès des patient.e.s en RSD. Je vois effectivement une meilleure prise en charge personnelle quand le/la patient.e indique ses propres perceptions de besoins, de rendement face à ces besoins et de satisfaction concernant chacun de ses rendements. Même avec une patiente hystérique avec traits de paranoïa, j'ai réussi à lui faire concentrer ses pensées sur ses objectifs réalistes à atteindre avec la MCRO.

    N'oublions pas le QDSA aussi qui nous aide à considérer, dans une certaine mesure, l'état de la relation soignant-soigné. Voir la page 163 de notre manuel de 4e édition pour de très bonnes explications à ce sujet!

    Bonne continuité et au plaisir de vous lire souvent sur ce forum!

    Guyane
    Note du webmaster: en tant que thérapeute, j'éviterais résolument de mentionner des diagnostics psychiatriques comme hystérique ou paranoïa. Dans la méthode de RSD, nous osons décrire des COMPORTEMENTS psychopathologiques - car réitéré à quatre reprises ou plus - et nous utilisons un vocabulaire codé. Navré de te reprendre, Guyane.

  • Merci a tous pour vos réponses, je vais creuser ce sujet

  • Note au webmaster: Merci de me reprendre! Je voulais simplement utiliser des termes mentionnés dans le document sur la relation thérapeutique... je m'y suis sûrement mal prise! Désolée. Notez que je n'utilise jamais ces termes dans ma tenue de dossier cependant!
    Au plaisir de poursuivre aussi ma formation personnelle par tous nos échanges!

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