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Rapport au médecin: conditionnel et stratégie thérapeutique
Chères et chers RSD - en formation continue ou avancée - déjà certifié·es ou pas encore,
Dans le contexte de la Tache à Déposer en Ligne (TDL) de la 2e partie avancée de la formation, un·e participant·e écrit:
Il y a quelques semaines, le médecin disait de toucher à tout car c'est ce qui l'aidera à diminuer son hypersensibilité.
ATTENTION, nous ne sommes jamais présent·es en salle de consultation. Ainsi nous utilisons toujours la forme CONDITIONNELLE:
le médecin aurait dit de toucher à tout, car c'est ce qui l'aidera à diminuer son hypersensibilité.
Lorsqu'un médecin prescrit un traitement incompatible avec nos consignes - pour ne pas dire nos propres prescriptions - il s'agit alors de définir la STRATEGIE THERAPEUTIQUE et, le cas échéant de stopper notre prise en soins. Personnellement, je reçois passablement de téléphone de médecin dont la teneur est: "¿ Tu-commences-tu ? ou ¿ est-ce que je commence ?" Il s'agit d'une co-opération successive.
"Ce n'est pas qu'ils ne comprenaient pas, c'est qu'ils n'arrivaient pas à croire ce qu'ils comprenaient."
Marion Muller-Collard
.......................................................................¡l'evidence-based practice-medicine de 1996 est encore bien loin!
En espérant que cela puisse éclairer certain·es d'entre vous
Réponses
Merci ☺️
Guyane
Savoir se mettre en retrait pour ne pas semer la confusion.
Bonjour,
Qu'en est-il quand nous travaillons en institution ?
Nous n'avons pas loisir de mettre fin à un accompagnement et nous nous devons de suivre les consignes médicales.
C'est un problème que nous rencontrons souvent, notamment pour les SDRC et la volonté pluridisciplinaire de mobiliser.
De même quand dans le cadre d'une allodynie, la balnéothérapie est prescrite.
Notre position est alors difficile à tenir.
Comment fonctionnez vous dans vos différentes structures ?
J'ai mis du temps pour que les deux Médecins de rééducation me suivent dans mes démarches, je leur ai prouvé grâce à beaucoup d'articles, de témoignage et les résultats ont pu faire leur preuves par la suite.
Il m'a fallu a plusieurs reprises refuser leur prescription sans en discuter avec eux afin d'ouvrir des moments de dialogues et d'échanges avec évidement la justification de mon refus.
Aujourd'hui ces médecins sont convaincus et on changé leur façon de procéder.
Je pense que la réussite de la rééducation est en grande partie basée sur la communication entre les différents professionnels de santé et le patient bien evidemment.
Est-il possible d'organiser une réunion avec tous les professionnels concernés par le patient?
Nous avons la chance de faire une réunion hebdomadaire dans mon centre, sans cette réunion, il y aurait pas mal de loupés je pense. Celle-ci nous permet d'argumenter sur la durée du séjour et les besoins (balneo ou pas etc...).
Lisa RSD
"C'est le triomphe de la doxa quand un groupe social accepte un ensemble d'opinions évidentes, allant de soi, sans avoir le besoin de la remettre en questions" Boris Cyrulnik, mars 2022
alors que
l'allodynie mécanique est paradoxale; à côté, de ce qui est communément pensé et enseigné.
Je travail en libéral, je ne rencontre pas exactement les mêmes problématique.
Dans le compte rendu du bilan, j'explique +++ la manière dont doit se passer la rééducation et pourquoi. j'envoie aussi des articles en plus.
Je contact aussi les autres pro de santé qui interviennent dans le suivie, pour leur expliquer, et qu'on trouve ensemble des compromis pour qu'on puisse tous réaliser un accompagnement cohérent.
Je travaille avec Léa Gerain,
Elvina, comment refuses tu les prescriptions médicales ? Ici le planning patient est prédéfini en fonction des demandes médicales.
par exemple, dans le cas d'un SDRC, il y a intervention kiné, balnéo et ergo, donc, même si nous suivons la rééducation sensitive, les autres professionnels vont aller à l'encontre du traitement. Quand bien même ils comprennent la démarche, ils se retrouvent démunies par rapport à leurs moyens de traitement et la demande initiale médicale.
Bonjour à toutes et tous,
de mon côté dans mon centre de rééducation j'ai eu la chance de travailler avec un médecin MPR qui a pu suivre le D.I.U de la main à Marseille, ce qui fait qu'il connait (dans les grandes largeurs) la méthode et m'encourageait à la pratiquer. En revanche, il a été plus compliqué pour moi de "corriger" ses croyances, ses connaissances sur la méthode lorsqu'il souhaitait l'expliquer à d'autres thérapeutes ou à des patients. Mais finalement avec quelques précautions langagières tout se passait plutôt bien. Tout ça pour dire que je pense effectivement qu'une "présentation" non exhaustive de la méthode au corps médical peut être une piste de réflexion... de l'éducation thérapeutique pour tous !
Nous avons la chance de pouvoir appeler les médecins dés que nous en avons besoin.
Pour les premiers patients j'ai appelé le médecin et les professionnels de santé qui s'occupaient de ce patient. De manière à faire une réunion d'équipe afin de leur expliquer l'ensemble de ma démarche.
Après avoir fourni des articles et des témoignages ils ont bien voulu " essayer", en voyant les progrès, cette discussion se fait maintenant lors de la première consultation avec le médecin afin de planifier notre prise en charge et notre "ordre d'intervention".
En général ces patients commencent par uniquement de l'ergothérapie et dés que l'allodynie est supprimée les autres rééducateurs débutent leur travail.
Dans notre centre de rééducation, notre cadre est concerné sur cette méthode et il y a deux médecins qui nous écoutent. Ça fait que les prises en charges soient plus faciles à réaliser.
Notre difficulté sont les patients en hospitalisation de jour, car s'en occuper d'un patient une fois par semaine que pour les douleurs neuropathiques n'ést pas possible. Le patient doit avoir toujours des séances de kiné et/ou balneo + la séance d'ergo pour bien justifier l'hospitalisation de jour. Pour cette raison, il y a des fois que notre prises en charges finissent incompletes ou dans des situations qui ne convient pas au patient (par exemple: une patient avec une allodynie mecanique statique doit faire la balneo obligatoirement pour continuer la prise en charge dans notre hôpital).
P.D: Désolé si je m'ai mal exprimé. J'ai essayé expliquer le fonctionnement le mieux possible.
Oui le fonctionnement de l'hôpital de jour nous a posé également de nombreux problème, pour cela notre cadre à fait en sorte de créer des " consultations ergo" tant que deux professionnels ne peuvent pas intervenir mais je sais que cela a été très difficile au niveau des cotations.
c'est exactement notre problème, nous sommes effectivement en HDJ...
Bonjour,
Je travaille dans un hôpital universitaire, où la méthode est déjà bien connue et bien comprise par la majorité de nos médecins (chefs de cliniques + internes). C'est une chance.
Pour ma part, je trouve parfois dur de convaincre le patient qui nous est adressé des bénéfices de la méthode, car il arrive que certains médecins leur donnent des consignes contre-indiquées, exemple : coller le patch de neurodol SUR la zone allodynique, ou juste au dessus (alors que cette zone proche n'est pas du tout confortable...) ou balnéothérapie / physiothérapie en piscine pour un CRPS.
Parfois ces patients là sont convaincus de ce que leur ont dit les médecins et n'en démordent pas. Dans ces cas, je les laisse faire comme bon leur semble et lorsque je réévalue leur situation, on en rediscute en parallèle de nos observations personnelles (ressenti du patient vs mes observations cliniques).
Bonjour, je travaille dans une clinique privée au Québec. J'ai pris l'habitude d'aller voir les autres thérapeutes au dossier dès que j'ai terminé mon évaluation. Avec l'accord du patient, je remet à l'acupuncteur et au physiothérapeute le plan de travail avec les zones à éviter de toucher autant que possible. C'est bien accepté et respecté. Par contre, ma clientèle est en processus de retour au travail. Et rapidement, les médecins prescrivent un retour au travail où la recommandation de ne pas toucher est difficile voire impossible à respecter... La condition neuropathique n'étant pas "reconnue" comme diagnostic ne peut retarder le retour au travail... J'ai parlé à des médecins, qui disent comprendre mais prescrivent autre chose,...
Bon matin, bon après-midi, bonne soirée en Nouvelle Calédonie,
Il y a un longue expérience de la méthode de RSD en Hôpital De Jour (HDJ). De nombreuses RSDC y travaillent.
Pour avoir des réponses de ces personnes, pouvez-vous Léa ou Mélanie,
créer une discussion Méthode de RSD en Hôpital De Jour (HDJ) français ?
Merci
Claude
Bonjour,
Je travail en cabinet privé et nous travaillons le plus souvent avec un centre hospitalier où la méthode n’est pas du tout connue et un centre hospitalier où celle-ci est connue Dans les deux cas il est parfois difficile de faire respecter les consignes que nous avons données au patient. Comme dit plus haut, médecins, pharmaciens et autres thérapeutes donne des consignes contraires au patient et cela impact négativement sur les douleurs du patient, sur sa confiance en notre thérapie . J’abord ce sujet avec la personne afin d’être claire sur les consignes et je propose de contacter le médecin ou les autres thérapeutes afin de voir s’il est possible d’adopter un stratégie conjointe afin que tout le monde puisse effectuer son suivit sans péjorer celui des co-thérapeutes de la personne. En cas de besoin, j’envoie volontiers des articles récents sur la méthode de rééducation. Je trouve que le médecin à un énorme impact (trop même) sur l’adhérence du client à notre traitement autant dans le sens positif que négatif.
Bonjour cher.e.s thérapeutes,
Expliquer le paradoxal notamment d'une hypoesthésie paradoxalement douloureuse, ne va pas de soi... Affirmer que le mouvement peut être préjudiciable pour la patiente va à l'encontre, comme dit Claude, de "ce qui a toujours été fait ainsi". Le mouvement est associé à la vie, à la remise en forme. Du coup, il faut bouger à tout prix, reprendre le travail sinon la patiente va aller vers une chronicisation de son état...Voilà ce que la patiente peut entendre alors qu'elle a un CRPS et/ou une allodynie (déjà diagnostiquée.s ou pas ou des mois ou années plus tard...).
C'est déboussolant car les personnes en convalescence qui sont dans la piscine semblent aller vers du mieux et cette patiente sent une méduse au bout de son pied, qui à chaque mouvement s'enflamme un peu plus. Comment une obligation de poursuivre la balnéothérapie ou la physiothérapie est-elle recevable dans ce contexte? Aller dans l'eau, la peur au ventre, essayer juste de tenir le coup?
Il y a des fois aussi où le médecin généraliste, observant une péjoration de l'état de sa patiente, écoutant ce qu'elle a à dire, lui propose une séance chez une ergo spécialisée en RSD. Et là, quelle chance! C'est évidemment un gros STOP, on ne touche plus ces fibres malmenées, STOP on sollicite le moins possible le territoire en souffrance. Et, sans trop rien comprendre au début, la patiente passe des balles à pics en tout genre pour stimuler un max, à de doux textiles. Du fort stimulus externe à la propre caresse. L'ordre est inversé, on est à côté (pas de la plaque) de la croyance généralisée aux bénéfices absolus de tout mouvement, en tout temps.
Ensuite, comment cette RSD.C va pouvoir expliquer l'urgence d'arrêter le traitement basé sur la remise en mouvement à tout prix? Votre profession est faite de remise en questions au niveau de vos propres traitements, de négociations plus ou moins faciles avec le corps médical...Heureusement, il y a les articles, les schémas, les statistiques, les témoignages à l'appui et votre voix convaincante.
Un gros travail de diffusion de la méthode doit être fait et il est réalisé au quotidien par beaucoup d'entre vous.
Vivement que davantage de médecins éprouvent le besoin de se former en RSD!!!
Désolée d'être longue...c'est évidemment un sujet qui me tient à coeur. Bon courage et
un tas de confiance à vous toutes et tous!!!
Bon après-midi, bonne soirée, bonne nuit en Nouvelle Calédonie,
Estelle, ancienne soignée, nous offre un début de réponse à cette problématique qui commence à l'enfance à l'école: "Touche pas, c'est mon corps".
"Comment une obligation de poursuivre la balnéothérapie ou la physiothérapie est-elle recevable dans ce contexte? Aller dans l'eau, la peur au ventre, essayer juste de tenir le coup?"
Je pense, comme j'aime à dire, que celles ou ceux qui doivent avoir le dernier mot dans cette affaire sont:
Une partie de mes séances est passée à jouer ces scènes à l'avance: la scène du refus de la·le propriétaire de ce membre. Comme dit Breton, refuser en partant sans dire mot. Sortir de l'eau, aller se changer au vestiaire et retourner en chambre ou au jardin pour respirer avant de devoir se confronter à l'ire du responsable de ce traitement contra-thérapeutique, comme nous disons en allemand.
Je vous lisais, il y a 10 jours, "Le choix est clair, mais il est douloureux. Ceux qui s'engagent sur le chemin de la liberté intérieure perdront leurs amis" ... ou leurs collègues - Cyrulnik, B. (mars 2022). Le laboureur et les mangeurs de vent: Liberté intérieure et confortable servitude. Paris: Odile Jacob, 260 pages.
Paix, Joie et à la mesure de nos forces
Claude