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Différents types d’atteintes pour pratiquer la méthode de RSD

Bonjour,

Depuis la première partie de formation, j’applique la rééducation sensitive dans un service locomoteur. Donc les personnes présentent généralement une atteinte neuro périphérique (lombalgies chroniques, traumatologie membre supérieur, cervicalgies et autres).
Depuis maintenant 2 mois je travaille également dans un service de neurologie, et de plus en plus les médecins me sollicitent pour des bilans sensitifs auprès de personnes qui présentent des atteintes neuro centrales (AVC, SEP, Guillain Barre, …).

Je me demandais si l’application de la rééducation sensitive auprès d’une personne présentant une atteinte neurocentrale différait ?

Je rencontre parfois des difficultés qui posent questionnement : Mr X, allodynie qui s’est manifestée en distale sur sa main droite avec présence d’œdème (gant compressif et bains écossais réalisés en séance par ma collègue) + port d’une écharpe (qui lui faisait des frottements désagréables au niveau de sa main) car membre supérieur flasque et non fonctionnel.

Autre difficulté plus globale : lors de la réalisation de l’invariant douloureux, il est parfois difficile pour la personne de cibler des situations vécues à placer sur l’échelle de la douleur.
Et il est parfois encore plus difficile pour elle de dissocier après le toucher d’un mono filament si il s’agit d’un « ca commence » ou d’un « stop ».

Si vous avez des conseils à me donner par rapport à tout ça. Merci par avance.

Réponses

  • Bonjour Romain,

    Merci pour le partage de tes interrogations qui je pense sont partagés par un grand nombre de personne.
    En effet, la RSD est applicable en neuro central toutefois les modalités sont différentes surtout lorsque l Hypoesthesie est diffuse. Le recueil des habitudes de vie et de l autonomie du patient est important pour déterminer les territoires de provenances cutanées à traiter. Pour avoir traiter des patients atteints présentant 1 AVC ou une SEP, je suis convaincue de l'intérêt de la RSD pour le bien être, la qualité de vie et l'image de soi des patients. De belles expériences dont une a été mon sujet de certification en RSD. Je t'invite vivement à te référer au livre source.

    En ce qui concerne la détermination de l'invariant douloureux, je les invité parfois à visualiser des situations qu'ils ont pu voir dans des films.
    Pour le seuil de déclenchement de la douleur. Il est important et vraiment aidant que le patient est la règle de l'EVA sous les yeux et du lui rappeler les bornes du 0 et du 10.
    J'espère t avoir aider un peu.

    Maéva
  • Bonjour Maeva,

    Déjà merci pour ta réponse précédente :)

    J'ai actuellement le cas d'un patient qui vient de rentrer dans le service, atteint d'une sclérose en plaque rémittente depuis 1994. A son entrée, il me parle principalement de troubles cognitifs, et me parle longuement de troubles sensitifs gênants au niveau de son membre inférieur gauche (fourmillements, picotements, décharger électriques, chaleur, désagréable au toucher des draps du lit, ou lorsque sa femme pose sa main sur sa cuisse). Il décrit ces gênes sur la face antérieure de la cuisse, latéralement sur le mollet et sur tout son pied gauche.
    Je vais échanger avec le Dr. afin d'avoir la prescription d'un bilan sensitif qui me semble nécessaire au vue de ses plaintes.

    Ma question est la suivante : (s'il n'y a pas d'allodynie mécanique) si présence d'une névralgie intermittente/incessante avec hypoesthésie. Lorsque la zone est très étendue (plusieurs branches cutanées nerveuses impliquées), par exemple ici toute sa jambe gauche (cuisse-mollet-pied), cela implique t-il un changement des modalités proposées (rééducation des tracés OU touche à tout) ?

    Merci par avance, bonne journée

    Romain

  • Bonsoir Romain, bonsoir à tous,
    Je vais commencer par une question: pourquoi fais tu l’hypothèse d’une névralgie avec hypoesthésie? Les troubles que ton patient décrit semblent plutôt orienter vers une névralgie avec allodynie.. je t’invite donc à bien prendre le temps de faire ton bilan avec les qualificatifs du QDSA pour t’aider à partir sur la bonne hypothèse…

    Concernant le choix entre l’utilisation de la rééducation des tracés ou celle du touche à tout lors d’une hypoesthésie, il se fait en fonction du stade : S2 ou S3 ( pages 96-98 de la 4eme édition)
    J’espère te permettre d’avancer dans ta réflexion !
    Bonne soirée
  • Bonsoir,

    L’hypothèse ne concerne mon patient (effectivement au vu de ce qu’il m’a décrit je pense plutôt à une névralgie avec allodynie, à confirmer par un véritable BS). Je posais plutôt la question dans le cas d’une personne présentant une névralgie avec hypoesthésie (sans faire référence à un cas clinique particulier).

    Ma question concernant les modalités c’était plutôt pour savoir, au vue de l’étendue de la zone hypoesthésique (par exemple cuisse, mollet pied) comment appliquer le touche à tout ou la rééducation des traces en fonction stade effectivement.

    Merci

    Romain
  • avril 2022 modifié
    Bonjour Romain, bonjour à tous,

    Le traitement mis en place dépend toujours de ton évaluation clinique et comme dit précédemment du ressenti de ton patient et de ses habitudes de vie.
    Pour rappel, la RSDN traite un territoire de provenances cutané et non un membre ou un segment de membre. De plus, le nombre de territoire pouvant être traité en même temps est de maximum 3. C'est donc ton bilan diagnostic, avec l'aide de ton atlas qui te permettra de déterminer la ou les zones à traiter et selon quelle modalité.

    Maéva espérant apporter un peu de lumière.
  • avril 2022 modifié
    Cher Romain, chère Maeva, chère Élise, toutes et tous,

    J’ai traité un cas de sclérose en plaques (SEP) et autres cas avec multiples atteintes. Je me suis posée des questions semblables à Romain au début.
    Comme le mentionne Maeva, quand plusieurs branches nerveuses sont atteintes, nous traitons une branche nerveuse à la fois. Deux ou trois branches maximum, si nous avons la formation de niveau 2 pour cas plus complexes.
    L’important est de trouver la branche nerveuse qui cause la douleur la plus handicapante pour le patient. Idéalement, traiter d’abord l’allodynie mécanique statique, si présente, sinon, ou ensuite, la branche nerveuse qui cause le plus de limites fonctionnelles du point de vue de ton patient.

    Dans les cas d’atteintes neurologiques cérébrales comme les AVC, SEP, … l’approche est similaire à celle pour lésions périphériques, mais à quelques différences près. Lire p. 112 et suivantes du manuel de 4e édition, ou p. 125 et suivantes pour le manuel de 3e édition.

    Voici un témoignage de Catherine Couvreur, dans ce e-News, p. 173, qui démontre de belles réussites auprès de cas de sclérose en plaques, démontrant aussi les différences qu’elle a appliquées à la méthode:
    https://www.neuropain.ch/sites/default/files/e-news/e-news_somatosens_rehab_15_4.pdf#page=34

    Bonne lecture!

    Guyane Mireault, RSDC niveau 3, Namur, Québec
  • Chères Guyane, Maeva, Élise, toutes et Romain et tous,

    Les plaques qui génèrent des lésions dans les SEP se placent de manière aléatoire.

    Elles sont parfois corticales, le plus souvent spinales. Ce sont alors certaines voies ascendantes entre le neurone somatosensible primaire (ganglion spinal paravertébral) et le neurone somatosensbile secondaire (bulbe) qui sont lésées. Elles s'expriment selon une somatotopie périphérique. D'ailleurs en neurosciences certain·es - dont moi - continue à considérer cet axone (ils ont la même structure que les axones des branches cutanées) comme périphérique.

    En conséquence, vous pouvez pratiquer des esthésiographies chez les patient·es (SEP) qui ont souffert d'une plaque. En particulier, du nerf plantaire médial ou du nerf plantaire latéral.

  • avril 2022 modifié
    J’en apprends à tous les jours! J’avais retenu des changements observables au cerveau, lors d’un congrès présenté par la Société canadienne de la sclérose en plaques d’il y a quelques années. Mais oui, les gaines de myéline touchées par les plaques se retrouvent aussi sur des axones en périphérie (spinales). Je ne savais juste pas vraiment la proportion entre la sévérité des atteintes corticales par rapport aux autres.

    Merci Claude!

    Guyane
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