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Chères toutes,
Chers tous,
Avec la discussion qui vient dêtre postée sur la névralgie pudendale, vient sur le tapis la question plus vaste de la pudeur en institution.
Oui, c'est déontologiquement indiscutable, aucun·e patient·e ne doit êre déshabillé·e, si elle/il ne le souhaite pas.
Cependant, avec la méthode de Rééducation Sensitive de la douleur (RSD), la question de la pudeur est omniprésente.
Tant de zones "inférieures" de travail de névralgies brachiales avec allodynie se situe entre Th7 et Th3, dit autrement sur la poitrine ou sous le soutien-gorge, voire le top.
Tant de zones "supérieures" de travail de névralgies crurales ou fémoro-poplitées se situent au même endroit. Enfin, une névralgie cruale a besoin rapidement aussi d'une zone "inférieure" de contre-stimulation médicamenteuse, qui se situe ... sous le slip, culotte, boxer, voire string.
La question institutionnelle est de pouvoir disposer de salle de traitement où personne n'entre comme dans un moulin. Par exemple, au centre à Fribourg, les portes sont fermées, et PERSONNE, n'entre sans:
avoir frappé
et
avoir attendu la réponse: "oui".
Note: pour celles et ceux qui nont pas encore d'adolescents - les Grandissants comme dit Marion Muller-Colard - c'est l'opportunité de vous entraîner à attendre la réponse de la chair de votre chair.
Le rideau, frêle barrière entre les box de kiné/physio, est clairement insuffisant.
Il est souhaitable de laisser notre patient·e enlever le bas en sortant de la pièce et en laissant un drap supplémentaire pour se couvrir. Comm nous l'apprend, Martin Winckler dans les Bruts en blanc, même si par après le haut doit être aussi examiné (névralgie dorso-intercostale ou zone de travail) ne surtout pas demander d'enlever le tout. Chaque semaine, deux collègues du Centre se croisent dans l'open-space ou à la cuisine pendant que nos patient·e·s se dévêtissent.
Selon les régions anatomiques, nous utilisons seulement un drap supplémentaire ou un linge éponge plus petit, afin de couvrir pudiquement l'entre-jambe. Par exmple, lor de névralgie lombo-abdominale post cure d'hernie discale L2 ou post ... césarienne.
Dans tous les cas, je dis toujours sobrement: "Pouvez-vous vous déshabiller, si vous le voulez bien?". En faisant ainsi, je reçois plus de remerciements que je n'observe de malaises: "Personne n'a jamais pris la peine de m'examiner ainsi".
En espérant que vous puissiez vous organiser tout comme Micaël Fernandes Rodrigues nous l'a appris: il est ergothérapeute, RSDC, mais a aussi, par le passé, a été Assistant en Soins et Santé Communautaire (ASSC).
Avec tous mes voeux de réussite avec ce si beau métier où nous touchons à l'intime de chaque singularité.
Réponses
Bonjour à toutes et tous,
"C’est un mal silencieux et invisible qui touche l’intime," (Somatosens Rehab Pain 2018 15(4))
Sur neuropain.ch, vous pouvez lire le témoignage en son entier, sous la rubrique Témoignages de patient : "Douleurs neuropathiques : un mal intime" 15(4), page 150, 151
http://www.neuropain.ch/sites/default/files/e-news/e-news_somatosens_rehab_15_4.pdf#page=11
à lire, également sous la même rubrique : "Et moi aussi pour finir je pensais que c’était plus psychique que réel"
Je me mets à votre place, c'est très délicat en tant que thérapeute. Vous devez faire preuve de beaucoup de tact pour ne pas rajouter de sentiment d'intrusion dans un corps dont l'intégrité est déjà touchée par une douleur d'un autre type...
Si déjà lorsque l'atteinte physique touche une main, une épaule, un pied, la menace de l'isolement est bien réelle, lorsque les parties intimes doivent être dévoilées pour pouvoir être soignées, le lien de confiance et de respect entre soignant/soigné.e est primordial.
"Pouvez-vous vous déshabiller, si vous le voulez bien?", recours à un drap, une serviette, sortie de la salle au bon moment.
A mettre en pratique sans modération.
Bonne chance!
Estelle
Bonjour à toutes et tous,
Je trouve très intéressante cette discussion sur la pudeur. On a tendance à limiter ce sujet aux parties génitales et pourtant, comme le soulignent Claude et Estelle, cela concerne toutes les autres parties du corps.
"Tant de zones "inférieures" de travail de névralgies brachiales avec allodynie se situe entre Th7 et Th3, dit autrement sur la poitrine ou sous le soutien-gorge, voire le top." dit Claude.
Je rajouterais que cela concerne aussi bien les femmes que les hommes : nombreux sont ces messieurs qui sont tout aussi mal à l'aise à se retrouver torse nu !
De façon générale, si j'ai besoin de relever une manche ou enlever une chaussette, je demande l'autorisation au patient avant, en lui expliquant pourquoi j'ai besoin de découvrir cette partie de son corps.
Même pour une main, je demande à la personne si je peux la toucher avant de m'approcher.
Je me demande si je ne fais pas encore plus attention depuis la pandémie et la nécessité répétée d'une distance physique entre les personnes ?
Quelles sont vos expériences ?
Florine
RSDC® - Fribourg (CH)