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Bonjour à toutes et à tous.
Dans notre centre de rééducation, nous accueillons des patients en hospitalisation complète (durée moyenne de séjour entre 1 et 6 mois) et des patients en hôpital de jour (durée moyenne de séjour entre 3 et 6 semaines).
Les troubles somesthésiques ne sont jamais la raison première de la présence des patients dans notre centre, mais une fois ce sujet évoqué avec le patient puis le médecin, tout le monde est d'accord pour essayer de bilanter et traiter.
Mais dernièrement la question de la pertinence de mon intervention revient souvent (surtout en hôpital de jour). Le temps de repérer le trouble somesthésique et de l'évaluer il est déjà l'heure de clôturer le séjour! Cette semaine, je dis aurevoir à une patiente en fauteuil roulant qui se plaint de décharges électriques dans les 2 mains, j'ai juste eu le temps de faire les bilans et la préconisation de ne pas toucher. Mais pas le temps d'approfondir ce que cela implique dans son quotidien et donc pas le temps de l'aider à cheminer vers un réel arrêt du toucher. ?
Alors que faire? Réaliser les bilans et les préconisations de rééducation et laisser le patient partir avec nos indications en espérant que tout se passe au mieux? Ou ne rien commencer et attendre un hypothétique séjour dédié à cet objectifs pour bilanter et rééduquer correctement? Je n'arrive pas à trancher. Ces 2 hypothèses ne m'apporte que frustration!
Comment faire pour accompagner les patients malgré les contraintes institutionnelle?
Merci d'avance de votre aide et de votre partage d'expérience.
Sincèrement
Lauriane
Réponses
J ai travaillé dans le même type de structure que toi et la problématique était la même au départ en tout cas.
La première question que je voudrais te poser c'est : est ce que tu as un médecin qui t'appuie vraiment et qui comprend ce que tu fais ? Car c'est primordial pour que la situation puisse évoluer. Si tel n est pas le cas, il peut être intéressant que tu leur fasses une présentation voire même que tu integres le CLUD (Comité de LUtte contre la Douleur) c'est un bon moyen de trouver des appuis...
Ensuite tout dépend aussi malheureusement des structures qu il y a autour de ton établissement mais en fonction il peut être intéressant de proposer des partenariats ou renforcés des partenariats avec les/la stuctures douleurs autour car malheureusement on est dans un système d'offre et de demande. Certains d'entre nous on pu créer des HDJ ou des consultations spécifiques pour douleurs et la rééducation sensitive des douleurs neuropathiques. Pour ma part quand j'étais en centre de rééducation c'était inclut dans le programme quelqu en soit le motif d'entree.
En ce qui concerne les prises en charge tu peux peut être aussi t'appuyer sur l'efficacité que tu peux avoir en hospit complète pour argumenter l intérêt d un suivi en HDJ ou en consultation. En attendant, il y aussi tout le réseau de RSDC qui est disponible sur le site neuropain.ch et sur lequel tu peux t'appuyer pour trouver un thérapeute formé et qui est capacité de prendre le relai.
J'espère t avoir donné quelques pistes. Mais je suis sur qu il y en a plein d autres que certaine.e.s ont exploré.
Maéva
Je partage ta frustration d’être confrontée aux limites institutionnelles. J’appuie aussi l’idée de Maeva pour rechercher une thérapeute formée en RSD dans la région du domicile de ta patiente pour prendre le relais.
Je ne connais pas votre fonctionnement en Europe. Mais ici, nous avons accès à un Comité Exécutif du Conseil Multidisciplinaire (CECM) dans nos établissements publics. J’ai justement passé une heure à parler avec le président du CECM ce matin pour faire valoir les besoins de plusieurs patients qui vivent avec des douleurs chroniques et qui n’ont pas accès à des services publics dans notre région. Il m’a donné plusieurs pistes pour rassembler des statistiques, expliquer à nos dirigeants ce qu’est la RSD, montrer que nous pouvons faire une différence, en vue de monter un programme desservant la clientèle avec douleurs chroniques. Ce n’est pas demain que je pourrai avoir un résultat, mais il faut tenter d’ouvrir des portes pour développer de nouvelles façons d’offrir les services!
En attendant, je présente des cas complexes à ma supérieure et il m’arrive parfois de pouvoir offrir un service à quelqu’un qui normalement n’aurait pas été accepté avec un diagnostic de SDRC, par exemple. Ceci devient du cas par cas.
En partageant vos préoccupations,
Bonne soirée!
Guyane
Bonjour Guyane et Maeva et merci de vos réponses.
Vous m'avez ouvert le champ des possibles et avec çà redonné pas mal de courage!
En effet la première chose qui pêche chez nous c'est l'appuis des médecins. Sur ce sujet nous avons déjà rebondis, et sommes entrain de travailler sur une présentation à leur faire afin de les aider à mieux comprendre notre méthode et ses bénéfices. Ceci pourra sûrement modifier leur vision de notre accompagnement et l'intérêt d'une modalité de séjours "adaptés" à ce type besoin si particulier.
L'idée d'interpeller le CLUD (qui doit probablement être l'équivalant du CECM) et de les sensibiliser eux aussi est excellente, de même que nos partenaires: nous avons un centre anti-douleur dans l'hôpital juste à côté, il ne tient qu'à nous de nous faire connaître et faire comprendre l'intérêt de l'accompagnement adapté que nous pourrions apporter une fois certifiés.
Il est vrai aussi, je pense, que nous ne mettons pas assez en avant auprès de nos supérieurs (médecins, direction…) les résultats que nous obtenons déjà régulièrement auprès des patients que nous accompagnons. Nos collègues qui interviennent au quotidien auprès des patients le reconnaissent, mais il va peut être falloir que l'on soit plus insistant pour passer au niveau au dessus!
Pour ce qui est de la suite de la rééducation de ma patiente j'ai en effet, pour la première fois, cherché sur neuropain un RSDC dans ma région! Malheureusement le plus proche est à plus de 100km et cette dame ne se sent pour le moment pas prête à imposer ce trajet à son entourage. Mais ce n'est pas grave, je garde précieusement ce contact que je reproposerai désormais à chaque fois qu'un patient en aura besoin.
Encore merci de votre aide, de votre soutien et de vos bonnes pistes à suivre!!!
Maintenant il n'y a plus qu'à!
J'espère pouvoir bientôt vous tenir au courant de l'avancé des choses dans notre établissement!
Bonne soirée
Lauriane
Maéva
Bonjour Lauriane,
Je travaille dans un centre hospitalier rhumatologique proche de Grenoble.
En 2015, suite à ma première formation en rééducation sensitive, j'ai voulu pratiquer et développer cette méthode dans mon centre. Ce qui m'a le plus aidée c'est, dans un premier temps, de présenter cette méthode aux médecins. Tu as donc une très bonne idée. Je peux t'aider si tu as besoin entre autre d'un support (diaporama,...).
Actuellement, dans mon service de rééducation, nous sommes 3 rééducatrices sensitives certifiées. Cette certification a également contribué à la reconnaissance de l'utilisation de cette méthode auprès de nos patients. Le CLUD nous a aussi soutenu.
Nous dédions des séances à la rééducation sensitive en hospitalisation complète et nous pouvons effectuer un suivi en hospitalisation de jour.
Je reste à ta disposition si tu as besoin.
Tiens nous au courant de l'avancée dans ton établissement!
Ombeline
Je suis curieuse de savoir comment vous quotez vos soins en hospitalisation de jour ?C'est encore un grand débat chez moi. Surtout d un point valorisation "financière" de mes consultations.
Merci
Maéva
Bonjour Maeva,
C'est un sujet complexe effectivement !!
En hospitalisation de jour, pour la valorisation financière de nos séances, nous les groupons le plus souvent avec une consultation médicale ou un soin de kiné ou de balnéothérapie, en fonction des besoins du patient.
Et toi?
Merci!
Ombeline
On réfléchit à la possibilité de faire ça en mini Hdj quand in y a consultations en parallèle avec l'infirmière douleur.
Du coup en HDJ vous réussissez à faire votre suivi à quelle fréquence ?
Notre médecin DIM n'avait également pas trouvé d'autres solutions pour le moment.
En HDJ, le plus souvent notre suivi est mensuel. Néanmoins, lorsque des places sont libres ou si le patient a un SDRC ou une allodynie grave, nous pouvons le voir plus souvent.
Nous pouvons aussi nous grouper avec l'infirmière douleur qui fait des séances de suivi de mise en place de TENS.
A bientôt,
Ombeline
Bon dimanche
Au plaisir
Maéva
Bonjour à tous,
Voici plusieurs pistes en ce qui concerne les cotations PMSI que nous utilisons en HDJ :
Le QDSA passe en qualité de vie : ZFQ+112
Le bilan des lésions axonales : ANQ+173 ou 126 : évaluation de la peau et des articulations d'un patient douloureux / non douloureux.
L'explication du protocole d'autorééducation : ZZR+063 : apprentissage d'un autosoin hors ETP.
S'il y a acte de rééducation : passage de vibralgic, rééducation des tracés etc : ANR+283
Nous devons justifier de 2 actes pour la venue en HDJ d'un patient, donc entre l'évaluation et le suivi, nous arrivons à les valoriser.
A bientôt,
Sophie SCHMUTZ et Léa GERAIN
Bonjour,
Dans notre centre il est désormais question de 3 actes et 2 métiers différents minimum en HDJ.
Léa et Sophie comment faites vous pour ce second thérapeute qui nous pose le plus question?
Merci de vos retours
Lauriane
je rejoins ce qui s'est dit plus haut concernant le soutien du Clud. Plus qu'un soutien, il peut être intéressant d'y rentrer: normalement en France, en centre de rééducation, il doit y siéger un représentant du plateau technique de rééducation (kine, ergo, cadre, ...). Dans mon centre pas trop gros (100 lits), cela a été assez simple: peu de reeducateurs cherchent à aller dans les instances obligatoires.
Quand les informations/recommandations émanent du Clud, elles n'ont pas la même portée que celles venant de l'ergo. ?
Pour ce qui est de l'hôpital de jour, nous couplons souvent avec une séance d'apa (activités physiques adaptées), l'infirmière douleur qui fait de la sophro et /ou hypnose ou de la kine. En général l'apa, quand elle est possible, est très appréciée de nos patients: pour une fois qu'ils se focalisent sur d'autres parties du corps que les douloureuses ! Pour l'infirmière douleur, elle a très peu de créneaux, donc ça reste malheureusement compliqué. Avec tout ça nous arrivons à maintenir (pendant un certain temps) des suivis hebdomadaires. Le suivi hebdomadaire en plus d'être raccord avec notre rééducation permet d'avoir moins de problèmes administratifs (ouverture /fermeture) de dossier.
Reste le problème des patients habitant loin du centre, sans relais libéral possible...
Nous avons avancé à petits pas pour en arriver là, et il nous reste encore beaucoup à faire : lache rien et bon courage !
Merci pour vos retours très intéressant et motivant.
Amphelise pourrais-tu préciser dans quel type de structure tu travailles ?
Merci
Une question reste comment le DIM le justifie auprès de l ARS.
Très belle journée à tous.
Maéva
je travaille dans un centre de rééducation fonctionnelle croix rouge en savoie. Nous accueillons (en tant normal... ) 90 patients en hospitalisation complète, une trentaine en hospit de jour.
Nous accueillons beaucoup de neuro, mais aussi de la gériatrie et du ssr polyvalent. Pour l'instant nous sommes 2 ergos à faire de la reeduc sensitive: ma collègue qui se désespère de pouvoir faire la 2eme partie qui s'est annulée et moi qui vient de renvoyer mon fait clinique.
Je peux revoir avec les médecins comment ils cotent, mais quand nous arrivons à mettre en place un suivi hebdomadaire cohérent , on nous laisse plutôt tranquilles. Je te tiens au courant.
Au plaisir d'echanger
Amphelise
ReBonjour
Pour donner suite, le DIM nous a expliqué que dans les textes il n'y aurait pas d'exigence de nombre d'actes et de thérapeute à ce jour pour un HDJ (cela devrait rapidement être préciser, en 2021...), donc c'est assez structure dépendant, nous avons nous même eu plusieurs demandes contradictoires... et nous restons donc à 2actes par venus à ce jour.
Pour ouvrir les pistes de réflexion en tout cas, nous avons ici une collègue ergo formée en hypnothérapie à qui nous pouvons orienter nos patients en suivi RS si besoin, de la même manière on peut envisager un accompagnement avec un psychologue... cette complémentarité me semble souvent adaptée...
la piste de l'APA me plait beaucoup ! Il s'agit d'une séance individuelle du coup ? pratique d'un sport en particulier ? le moniteur en APA est-il sensibilisé aux troubles sensitifs ?
Bonne journée à tous
Nos apa sont effectivement sensibilisés. Nous discutons des activités possibles en fonction des difficultés rencontrées: cela va de danse assise, molky, ping pong, marche... jusqu'au renforcement musculaire sur machine, en individuel comme en collectif.
Bonne journee
Amphelise
Merci Léa pour cette information. En effet, cela semble assez variable. Les exigences dépendent peut-être de l'ARS et non de l'HAS.
La prise en charge APA est en effet très intéressante. Je pense une prise en charge en psychomotricité le serait également devant des troubles du schéma corporel que nous rencontrons souvent. Une de mes patientes à pu en bénéficier en libéral et elle est complètement transformé tant d'un point de vue physique que psychologique.
Tre belle journée
Maéva