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Allodynie et zone de travail en controlatéral

Bonjour, ma chère collègue spécialiste étant en vacances, qui peut me dire si, lorsqu'aucune zone n'est confortable pour la stimulation à distance, nous pouvons stimuler en controlatéral?

Réponses

  • Bonjour Alice,
    Je dirais non. Par contre en évitant de toucher, le patient est déjà thérapeutique.

    Qu'en dites-vous?
    Laure

  • Bonjour Alice,
    Je rejoins Laure. La première prescription est de ne pas toucher. J accompagnerai donc le patient pour l'aider à ne pas stimuler autant que faire se peut le territoire allodynique.

    Très belle soirée

    Maéva
  • Chère Alice
    Je partage le même opion comme Laure et Maéva. Désqu’ on ne peut plus trouver une zone pour la stimulation à distance sur la coté ipsilateral ou se trouve l‘allodynie mécanique, on doit instruire le patient d‘eviter encore plus le touché de la zone allodynique et reduire l‘integration du membre allodynique
    Bonne journée
    Andrea
  • Tout cela est fort juste, sur un plan pratico-pratique
    mais
    .......
    quelqu'une peut expliquer à Alice
    POURQUOI
    sur un plan pratico-théorique ?

    Claude

  • Je dirais que cela est lié à la structure du système nerveux central.

    Il est construit en symétrie par hémisphère et même hémi-moelle. Il y a des communications axonales inter-hémisphériques au niveau du corps calleux et des 4 autres commissures cérébrales et peut-être d'autres voies transverses encore... mais la grande majorité des communications axonales se font inter-hémisphériques et par les voies ascendantes et descendantes.

    Je tenterais cette réponse.

    Laure

  • Bonjour Alice, bonjour à tous!
    Question de me creuser la tête je vais tenter de me mouiller et de répondre à la question pratico-théorique :lol: .
    Lorsqu'on parle d'allodynie mécanique, il peut y avoir 3 lieux anatomiques ou il peut y avoir eu de la sensibilisation, au niveau spinale (la corne postérieure), au niveau supra spinale (amygdale basolatérale) et au niveau cortical. Les mécanismes périphériques sont donc unilatérals. Donc si la CSVD a pour but de diminuer les mécanismes de sensibilisation ou encore de ramener l'inhibition tact-douleur, elle devrait se faire du coté ou il y a eu des modifications du système somatosensible.

    «_Pour casser le cercle vicieux ou toute stimulation est perçue de façon douloureuse, il faut proposer des stimuli résolument confortables, puis apprendre au patient à déterminer ce qui est douloureux et ce qui est moins douloureux, voire confortable. [...] En neurosciences, il s'agit de restaurer l'inhibition au niveau segmentaire de la moelle épinière entre le système spino-thalamique - nociceptif- de la corne postérieure superficielle et le système lemniscal - tact- de la corne postérieure profonde ; inhibition qui , entre autres, met sous silence certains interneurones servant de relais tact-douleur en condition pathologique : les interneurones exprimant la protéine kinase C gamma (PKCy). _» Extrait du livre Douleurs neuropathiques - Évaluation clinique et Rééducation sensitive. 4e édition.

    Pour plus de détail je te recommande de revoir le chapitre 10 de ton livre :smiley:
    ou encore de regarder la présentation de Noemie Mermet-Joret sur youtube! C'est très intéressant! Elle présente sa thèse sur les PKC gamma.
    Et aussi ce sont des concepts que je rappelle, ont été plus clairs pour moi lors des partie 3-4 de la formation! (que je viens de terminer, c'est un peu plus frais à la mémoire disons...)

    Merci de me corriger si j'ai oublié quelque chose!! :blush:

    Si je peux ajouter, pour ce qui est du coté pratique, j'ai eu 2 cas jusqu'à présent ou je n'avais pas de section en segmentaire (pages 92-93 de ton atlas!, très pratique comme page une fois qu'on la comprend bien!! :smiley: ) pour la CSVD.
    J'ai simplement du être patiente, travailler un peu plus au niveau de l'adaptation des AVQ/AVD, la compréhension de la douleur, avec aussi de l'aide de ma collègue psychologue et un ergo en santé mental, qui a, entre autre, aidé une des patiente à travailler plutôt sur son sentiment d'efficacité personnel (ce qui sort complètement de mon champ d'expertise étant physio! :lol: )

    D'ailleurs... un de mes cas justement progressant plut ou moins bien, je vais peut-être bien me tourner vers un essai de contre-stimulation médicamenteuse... mais j'avoue n'avoir jamais tenté ce genre d'approche. Quelqu'un d'autre a essayé et pourrait nous en dire plus?

    Merci et bonne journée à tous!

    Mélanie

  • Il est evidant de connaitre l’anatomie . Le system nerveux peripherique est afferent. les mecanorecepteurs reçoivent des informations vibritactiles qui vont etre porter par les branches cutanées vers le neurone somatosensible primaire qui se trouve à l‘entrée de la colonne vertebral ( ganglion spinal) . Le dermatom radiculaire est la zone de la peau correspondant àt tous les champs recepteurs de toutes les branches sensibles d’un seul nerf spinal.
    Les nerfs spinaux forment des paires symetriques (31 paires de nerfs spinaux) Une lésion nerveuse péripherique peut induire des changements tant au niveau du systeme nerveux péripherique qu‘au niveau du systeme nerveux central. La contre stimulation vibrotactileà distance induirait une inhibition active deces projections ectopiques.
    Les contre stimulations a distance permettent au patient de percevoir un stimulus non nociceptiv de maniere non nociceptive. la dysfonction de neurofibres AB est une etiologie de l‘allodynie mecanique statique. De toucher le moins possible les mecanorecepteurs dont sont issus les neurofibres AB afin de diminuer les mecanismes de sensibilisation spinal, supra spinal et cordicale.
    La contrestimulation à distance , la zone de travail se situe sur la partie proximal du territoire de la distribution cutanée de la branche nerveuse présumée lésée.
    1.proximal du territoire max de provenance cutanée de la branche lésée
    2.cousine proximale de la branche lésée
    3 inferieure/superieure de la racine correspondante; niveau segmentaire sur les dermatomes radiculaires de la tête au tronc.
  • Bonjour Alice, bonjour tous et toutes!

    La question d’Alice est intéressante quand on essaie de comprendre la neurophysiologie derrière le traitement de l’hypoesthésie légère comparativement à celui de l’allodynie mécanique.

    Comment se fait-il que la neuroplasticité fonctionne lors de la thérapie du touche-à-tout qui utilise le toucher sur la peau circonscrite par l’esthésiographie et qui est ensuite comparé à un toucher sur une portion de peau saine, soit en ipsilatéral OU en contra-latéral et que la neuroplasticité créée par la CSVD fonctionne seulement en ipsilatéral?

    Voici comment je le comprends: pour traiter une allodynie mécanique, comme plusieurs l’ont écrit précédemment, nous devons faire cesser les phénomènes de sensibilisation spinale, supra-spinale et corticale, ce qui se fait par deux moyens: cesser de toucher la peau sensible ainsi que les zones associées comme on l’a appris, et rééduquer les neurones responsables de ces phénomènes de sensibilisation. La CSVD permet donc à ces neurones de réapprendre à inhiber la stimulation des interneurones ou projections ectopiques qui relient anormalement les fibres Abêta aux fibres C (responsables de la douleur) dans la corne postérieure de la moelle épinière. Ce court-circuit ne permet alors plus aux fibres Abêta d’envoyer leur influx nerveux dans l’aire corticale somatosensible correspondant à la partie de peau touchée, mais le fait dévier vers des aires corticales responsables d’analyser des douleurs (11 aires possibles). La CSVD doit se faire en ipsilatéral puisque la neuroplasticité doit rééduquer des fibres responsables de courts-circuits plutôt que de viser à rééduquer l’aire corticale somatosensible.
    Tandis que la thérapie du Touche-à-tout, si je comprends bien, permet plutôt d’envoyer l’influx vers l’aire corticale somatosensensible via des fibres Abêta saines et utilise, durant le toucher de comparaison en ipsilatéral ou en contralatéral, d’autres repères pour stimuler des bourgeonnements de fibres qui retourneront se connecter aux zones de cette aire corticale somatosensible.
    Voir les pages 40 à 45, puis les chapitres 4, 9 et 10 du manuel Douleurs neuropathiques - évaluation clinique et rééducation sensitive 4e édition.
    Il me manque quand même l’explication du fonctionnement neurophysiologie de la stimulation en contralatéral lors du touche-à-tout. Comme ce sont des connexions corticales et que plusieurs se font entre les hémisphères droit et gauche, je suppose que c’est dans ce type de connexions que la stimulation contralatérale permet la neuroplasticité.
    Je ne sais pas si j’ai bien résumé... merci de me corriger s’il y a lieu!

    Guyane
  • Didactiquement, je pense qu'il faut résolument cesser de parler de neuroplasticité lorsque nous tentons de comprendre pourquoi restaurer l'inhibition tact-douleur dans un contexte d'allodynie.

    UNE question
    Combien de branches cutanées compte nos corps humains ?

    Claude

  • 240 branches à droite du corps et 240 branches à gauche du corps, je dirais!

  • OUI et contrairement aux méridiens de la médecine chinoise, les systèmes nerveux somatosensibles sont indépendant l'un de l'autre (hormis le corps calleux qui les relie).

    Toute belle journée ensoleillée à vous

    Claude

  • Bonjour, merci pour cet article que j’utilise souvent quand je dois dire à un physio de faire une pause.

    J’ai relu mon message précédent, je voulais dire la majorité des communications axonales sont intra- hémisphèriques...!
    Belle journée
  • Merci Claude pour l’article!
    Et merci Laure pour tes commentaires.
    Concernant la neuroplasticité, à la page 41 de notre manuel de 4e édition, il est question de neuroplasticité au niveau cortical, au niveau médullaire et au niveau des nerfs périphériques. Je pense que c’est le mot «médullaire » qui m’a confondue. Je suis d’accord pour éviter le terme de neuroplasticité quand on parle de restaurer l’inhibition tact-douleur en situation d’allodynie.
    Est-ce que je me trompe par contre si je dis qu’il y a une neuroplasticité maladaptative lors de phénomènes de sensibilisation (spinale, supra-spinale ou corticale) vu la présence de « bourgeonnement aberrant d’axones Abêta... » (page 199 du manuel 4e édition)?
    Bonne fin de journée!
    Guyane
  • octobre 2020 modifié

    Tu as raison Guyanne, c'est ce que j'ai expliqué récemment dans les nuages et anciennement, dans un autre temps, à l'ITHQ.

    Les neurologues peinent à comprendre la neuroplasticité adaptative (je l'ai qualifiée ainsi pour prendre le contre-pied).

    Oui, la neuroplasticité maladaptative est une forme de sensibilisation spinale, ......., unilatérale.

  • D’accord!
    Merci ?
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