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Bonjour à tous,
Je vois une dame pour une hypoesthésie fémoro-poplité de la branche terminale intermédiaire du nerf peronier superficiel.
Les premières séances se sont bien passées mais les évaluations me semblaient peu fiables tant pour le test des 2 points que le SPP. Je trouvais ses réponses très en décalage dans le temps avec l’application de l’esthésiomètre.
En effet, lorsque j’applique un esthésiomètre sur la zone hypoesthésique, elle continue de le sentir pendant plus de 20 secondes. En évaluation je pose l’esthésiomètre et je lui demande de me dire quand elle sent et elle me dit « vous touchez, vous touchez, vous touchez…. » pendant plus de 20 secondes alors que bien entendu j’ai arrêté l’application. De même pour le test des 2 points elle continue de sentir les pointes après l'arrêt de l'application.
C’est comme si, lorsqu’elle a été touché sur la zone hypoesthésique, elle continuait à sentir le stimulus pendant de nombreuses secondes. Elle ne perçoit pas le moment où le stimulus s’arrête.
Comment peut-on expliquer cela ? Et avez-vous déjà eu ce cas de figure ? Pensez-vous que les tests puissent être fiables ?
Pour le moment, elle continue la thérapie du touche-à –tout mais je n’arrive pas à voir si elle évolue ou pas.
Merci pour vos remarques, réflexions qui pourraient m’aider pour cette dame.
Sarah
RSDC
Réponses
Je n'ai jamais observé une telle réaction, mais je suis intéressée à en savoir plus si quelqu'un peut l'expliquer ou si Sarah ta cliente a évolué.
As-tu essayé la rééducation des tracés en traitement? Peut-être peux-tu laisser 30 secondes s'écouler entre les stimulus?
Donne nous des nouvelles
Bonne journée
Véronik
Bon après-midi,
En anglais, la névralgie est aussi nommée: Stimulus-independant pain.
Par conséquence, l'autre "douleur" - allodynie - est dépendante du stimulus.
Dasn la 5e édition du Manuel, nous vous présenterons la recherche systématique du symptôme du stimulus qui persiste: "ça continue" * "ça dure" * "ça reste", et sinsi de suite.
Comme l'explique si bien l'infographic Nb 3 publiée avec l'autorisation de CJ Woolf de la Harvard University:
Dernière ligne en bas, flèche bleue
https://neuropain.ch/sites/default/files/e-news/e-news_somatosens_rehab_14_3.pdf#page=10
D'ailleurs, nous avons proscrit le concept persistent de la description de la névralgie. Nous lui préférons permanente ou incesante.
En espératn ne pas vous avoir trop embrouillé·e
Claude
Bonjour Sarah, bonjour à tous,
J'ai expérimenté un phénomène semblable avec un patient dernièrement. Il disait ressentir la pression du filament plusieurs secondes après que j'aille cessé l'application, une vingtaine de secondes, comme ta patiente. Afin d'être en mesure de délimiter le territoire hypoesthésique de façon la plus précise possible, j'ai donc augmenter le temps entre chaque application. Alors j'attendais qu'il ne ressente plus le filament précédent avant de procéder à une nouvelle application. Ce n'est peut-être pas la façon de procédé la plus standardisée qui soit, mais autrement je n'aurais pas eu une cartographie représentative de son hypoesthésie.
J'ai fait la même chose avec le test de discrimination 2 points, tout en annotant que pour être en mesure de discerner 2 points, le temps d'attente a été plus long que ce que le test prévoit. Donc le résultat est peut-être moins valide, mais il me donne tout de même un aperçu de ce qui est perceptible pour lui dans ce territoire.
Ainsi, comme le mentionne Claude dans son commentaires, la notion de "sa dure" au-delà de "toucher" a été très pertinente pour cette évaluation.
En espérant que cela puisse éclairer un petit peu,
Marie-Élaine
Bonjour
merci pour vos réponses.
Je fais comme toi Marie-Elaine je prends plus de temps entre les applications des filaments.
Je vous donnerais des nouvelles de ce qui se passe ensuite.
Bonne journée à tous
Sarah
RSDC
Bonjour Sarah, bonjour tous et toutes,
Merci Claude pour ton lien, il est très pertinent pour bien comprendre la durée de la réponse aux stimulus. Et aussi, en image c'est plus facile à comprendre pour nos clients.
Sarah, peux-tu svp nous donner des nouvelles de ta cliente ? Comment se déroule l'évolution ? Et ton évaluation en augmentant le temps entre les applications des esthésiomètres ?
Merci et au plaisir de te lire,
Véronik Gibeau,
RSDC en préparation de ses bagages pour le module 4 à Fribourg.
Bonjour Véronik
Cette patiente décrit depuis 2 semaines des sensations de plus en plus désagréables. Au vu des ce qu'elle me disait, j'ai repris toute l'évaluation et elle est maintenant dans le champ de l'allodynie. La zone initialement hypoesthésique est maintenant bien allodynique.
J'ai réussi à cartographier en laissant plus de 20 secondes entre chaque application de l'esthésiomètre.
Je me suis demandé si j'avais mal évalué au début ou si les choses ont évolué négativement. La patiente me dit qu'avant les filaments ne lui faisait pas mal et que l'application était tout à fait agréable. Mais que maintenant cela est douloureux.
Lorsque j'ai fait l'arc-en-ciel ce matin même j'ai laissé également 20 secondes entre chaque application de l'esthésiomètre. Cette patiente dit qu'elle a toujours l'impression que la sensation perdure. Il faut bien que je laisse du temps entre 2 applications sinon elle m'explique qu'elle ne "sait plus où elle en est avec ses sensations".
Je la vais la revoir la semaine prochaine, on verra comment les choses évoluent.
Bonne journée à tous
Sarah
RSDC
Non, je ne pense pas.
C'est typiquement une situation niveau 3:
un mix de:
champs récepteurs hypoesthésiques (axones lésés) - bizarres, étranges, lointains
champs récepteurs normaux (axones en continuité)
champs récepteurs allodynoïdes (axones en continuité)
C'est ce que les neurologues appelent un dysesthésie
Pour non. à prescrire la rééducation de l'hyposensibilité sous-jacente ...
en premier (niveau 3)
Sarah, tiens nous informés svp.
Bonne journée à tous et toutes
Véronik qui boucle ses valises pour le module 4