Salutations, Étranger !

Si vous souhaitez rejoindre la communauté, cliquez sur l'un de ces boutons !

Questions générales techniques sur le suivi de l'allodynie mécanique statique

Bonjour à tous chèr(e)s rééducateurs (rices) de la sensibilité,
Une question, pour une patiente avec une Névralgie sacré intermittente du nerf cutané postérieur de la cuisse droite avec allodynie mécanique statique (Stade III de lésions axonales Aβ)

Nous sommes à 2 mois du traitement, et il reste encore un territoire étendu d’allodynie et la personne commence à être moins motivée pour réaliser ses stimulations pluriquotidiennes.
L’arc-en-ciel des douleurs révèle un arc en ciel violet, donc, une allodynie discrète (avec une annonce d’une durée de traitement d’un mois environ).

A distance de deux mois : Elle me pose ainsi la question de débuter la seconde partie du protocole, soit la rééducationt de l’hyposensibilité sous-jacente, même s’il reste une toute partie de peau allodynique. Je me souviens très bien, qu’il faut attendre que la zone de peau soit complètement traitée sous peine de stimuler à nouveau la peau douloureuse… mais existe-t-il une alternative à la diminution de son investissement.
Que lui proposer s’il reste un territoire allodynique ?

  • Réduire le nombre de stimulation quotidienne ?
  • Proposer une fenêtre thérapeutique d’une semaine ou plus avec arrêt complet des contre-stimulations ?
    Ceci m’amène à vous poser une question : si la personne arrête son traitement en cours … que risque de se passer ? stagnation de la situation ? ou reprise des douleurs et de l’allodynie ?

Encore une question, qui a déjà été évoqué, mais dont j’ai oublié la réponse et j’ai d’un coup un doute sur ma pratique.
Lors de chaque séance : nous reprenons l’allodynographie ou l’arc en ciel des couleurs. D’où reprenons-nous l’évaluation ? Nous plaçons notre monofiament au niveau des points de l’allodynographie précédente ? ou on repart des points les plus éloignés du territoire de provenance cutanée ?

Réponses

  • Bonsoir Julie,
    Est-ce que ta patiente arrive à ne pas toucher à la zone proscrite au toucher selon ton évaluation? Ceci représente les 2/3 du traitement (p. 208 du manuel 4e édition). Donc si le temps de récupération se prolonge, ceci est à vérifier et des rappels ou adaptations pour ne pas toucher sont à prévoir plutôt que de réduire la fréquence de CSVD. Si le temps est aussi long, il est probable qu’elle n’arrive pas à respecter toutes les recommandations du traitement. Si elle arrête la CSVD mais continue de ne pas toucher, il ne devrait pas y avoir de régression, mais la progression sera ralentie. Or, si elle touche la zone allodynique, l’allodynie risque de régresser. Je ne sais plus à quelle page du manuel c’est écrit par contre.
    Dans le manuel de 4e édition, tu verras en page 186 les façons de nommer la sévérité d’une allodynie. Ainsi, un arc-en-ciel violet n’a pas une sévérité « plutôt faible » mais bien « discrète ».
    Je t’invite à lire les pages 189 et 191 pour comprendre le lien entre un arc-en-ciel des douleurs violet et une allodynographie. Les pages 190 et 191 expliquent les moments où l’on fait l’arc-en-ciel des douleurs et la fréquence de l’allodynographie.
    Est-ce que la zone allodynique est entourée d’au moins 3 points? Parce que lorsqu’on n’a que deux points, ceci ne crée plus une zone, mais une ligne et donc, l’allodynie est considérée résorbée et le traitement de l’hypoesthésie sous-jacente peut débuter (chapitre 11).
    Finalement, quand tu reprends une allodynographie ou un arc-en-ciel des douleurs, tu repars toujours des derniers points évalués. Ne jamais reculer. Soit rester au même point ou avancer vers le centre de la zone pour identifier les nouveaux points dès que la patiente dit « STOP ».
    En espérant que tu aies le manuel « Douleurs neuropathiques - Évaluation clinique et Rééducation sensitive 4e édition » pour compléter ta recherche d’informations!
    Merci d’oser poser des questions, même si l’on oriente parfois à des lectures.
    Au plaisir de te relire,
    Guyane
  • Chère Julie,

    J'ai le privilège de recevoir pour avis au Centre des patients qui sont en traitement dans un autre lieu de traitement.

    Les deux erreurs les plus courantes sont:
    1). Comme le dit Guyane le respect très relatif de la prescritpion de ne pas toucher si possible
    2). comme une contre-stimulation tactile à distance qui n'et pas "CONFORTABLE". C'est la raison pour laquelle, avec Mathilde Lamonerie nous avons placé (à la page 213) "CONFORTABLE" au bas de la feuille au milieu. Comme dit Noëmie Mermet-Joret si vous voulez dértomper les aires corticales il faut leur enseigner qu'un stimulus confortable doit être perçus franchement confortable. La zone"supérieure" de contre-stiulation tactile est, en conséquence, souvent trop proche.

    Courage

    Claude
    PS: territoire allodynique et zone "supérieure" de contre-stimulation. Je me suis permsi de modifier dasn tontexte, Julie.

  • Bonjour et merci pour votre précieux retour. Effectivement, la zone à ne pas toucher étant étendue et en zone postérieure des membres inférieurs, il lui est difficile de tout concilier... notamment en s'asseyant, ou en dormant, même si elle fait de son mieux. je vais relire, les passages du livre, ça va m'aider. Et oui désolée pour le violet = faible, je n'avais plus terme de "discret" en écrivant hier. Effectivement, au début, je n'avais plus en tête de ne pas reculer en refaisant l'arc en ciel des couleurs...!
    pour ce qui est de la zone à contre stimuler, elle garde une zone segmentaire... qui selon ses dires est confortable et normale.
    Merci!

  • Merci du rappel de termes, Claude!
    J’ai aussi mélangé les termes « territoire » et « zone ». Plus on participe aux échanges, plus on s’améliore dans notre terminologie!
    Guyane
  • Bonjour Julie,
    « L’art de gérer l’équilibre délicat entre le trop d’assiduité et le trop peu d’assiduité. »
    Je me réfère à une situation thérapeutique lors de laquelle nous avons suggéré à notre patiente de de limiter le temps de position assise lors de son travail de bureau pour éviter de stimuler le territoire allodynique.
    Nous prenant à la lettre, Mme a commencé à ne plus s’assoir du tout et a développé une fasciite plantaire bilatérale en plus des allodynies mécaniques qu’elle présentait sur une partie du territoire du nerf cutané postérieur de la cuisse qui, elles, ont heureusement commencer à diminuer. C’est dans un compromis qu’elle a trouvé, lentement, la porte de sortie de cette situation.

    Pour ta patiente, il est important qu'elle soit détrompée sur l’illusion de pouvoir accélérer le traitement en « grillant » des étapes.

    • Est-il possible de lui proposer une zone de contre-stimulation à distance qui est plus accessible et plus facile pour elle ?
      Curieuse de connaître la suite,
      Rebekah
  • Bonjour à tous,

    Petite réflexion depuis la perspective d'une soignée...

    L'adhésion de la soignée est un mouvement qui engage toute sa personne et non pas uniquement sa fonctionnalité. Cette patiente, je peux la décrire physiquement, techniquement, mais qui est-elle vraiment? J'ai des informations sur elle, mais est-ce que je la connais? Qu'est-ce qui la fait vibrer? ou douter? de quoi? Est-ce que je fais le pas vers cette énigme en face de moi?

    Il y a plus qu'un échange d'informations ; l'acte d'écouter n'est pas passif. Il permet de prendre la parole, de répondre et de donner forme à une relation en cours de développement. Cette écoute de qualité est clé. La soignée découvre et entre ainsi dans sa temporalité, la thérapeute dans le temps de l'autre.

    Je me souviens aussi, -et malheureusement c'est encore parfois le cas- la difficulté de suivre le discours du/de la thérapeute en face de moi, notamment à cause de la fatigue et de l'intensité de la douleur. Je me souviens que les phrases étaient souvent répétées pour être intégrées...Alors, patience!

    Estelle MURRAY, soignée
    Votre présidente élue qui prendra ses fonctions officielles le 21 septembre 2021

  • Merci Estelle pour ce rappel, cette remise en perspective du lien soignant /soigné.
    Les sciences de l'occupation, au-delà de l'aspect purement analytique ou psychologique ont toute leur place. Qu'est ce que je fais, pourquoi je le fais, quel sens je donne à mes actions, quelles sont leur portées et a contrario pourquoi je n agis pas... quels sont les bénéfices immédiats et secondaires à mon comportement?

    Maéva
  • Bonsoir tout le monde !

    Merci à vous pour cette discussion très intéressante, pour les pistes proposées et le rappel terminologique clarifié...

    J’en profite pour souhaiter également la bienvenue à Estelle sur le forum !!!

    Merci beaucoup pour ton si précieux et inestimable point de vue de soignée !

    Nous avons tant de chance de t’avoir aussi parmi nous et bientôt en tant que Présidente de notre réseau !!!!… De par ton expérience de patiente, ton Humanité et ta si douce bienveillance, nos échanges vont nous permettre d’affiner encore plus notre écoute et d’enrichir l’accueil de nos patients dans notre pratique quotidienne…

    Belle soirée.

    Géraldine

  • Merci Géraldine pour tes mots chaleureux de bienvenue dans votre forum agréable et tonique !

    Puisses-tu dire vrai quant à l'émulation créée par nos différentes voix et perspectives.

    C'est très enrichissant et inespéré de me retrouver propulsée parmi vous. Et puis si je dis des bêtises, ne vous gênez surtout pas pour me le faire remarquer...

    Belle soirée.
    Estelle

Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.